Suite à l'Accord de Paris sur le changement climatique, le Honduras intensifie ses efforts pour mesurer et réduire les émissions de gaz à effet de serre, et pour ce faire, utilise le mécanisme de développement propre de l'ONU.
En vertu de l'Accord de Paris, tous les pays se sont engagés à réduire les émissions responsables du changement climatique, et à mesurer et rendre compte de ces efforts.
Pour le Honduras et d'autres pays, cela signifie d'abord de faire le point, et de calculer par exemple le volume des émissions qu'ils produisent à partir de chaque unité d'électricité produite (ce qu’on l’on appelle le «facteur d'émission du réseau»).
« Les émissions de référence ou facteur d'émission pour le réseau du Honduras permettra aux bureaux du gouvernementaux, banques de développement, donateurs et au secteur privé de rendre compte des bénéfices climatiques potentiels, en réductions de gaz à effet de serre, résultant des investissements du pays dans le secteur de l'énergie », a déclaré Carlos Jacome, spécialiste régional de l'énergie au sein de la Banque inter-américaine de développement (BID).
Le mécanisme de développement propre fournit des niveaux de référence pour mesurer les émissions
Pour calculer le facteur d'émission du réseau, le Honduras fait usage d'outils créés dans le cadre du mécanisme de développement propre (MDP), mis au point dans le cadre du Protocole de Kyoto qui vise à créditer et donc encourager les projets de réduction des émissions dans les pays en développement.
« Le mécanisme de développement propre est un excellent outil pour orienter les investissements là où il faut, mais il fait beaucoup plus que cela », a déclaré Karla Solís-García, une spécialiste du changement climatique au secrétariat de la CCNUCC. « Le MDP est un outil polyvalent qui aide à mesurer, communiquer et vérifier les résultats de l'action climatique. »
Un facteur d'émission du réseau n’est qu’un des nombreux types de niveaux de référence normalisés qui peuvent être calculés à l'aide du MDP pour un large éventail d'activités, de la fabrication du ciment, à la culture du riz ou la cuisson sur les cuisinières traditionnelles. Ainsi, le MDP trouve de nombreuses autres utilisations potentielles des outils qu’il a développés et améliorés, y compris dans l'élaboration et la prestation des mesures d'atténuation appropriées au niveau national et des contributions déterminés au niveau national au titre de l'Accord de Paris.
« L’utilisation de l'outil de facteur d'émission du réseau du MDP s’est avérée être un moyen fiable et systématique pour rendre compte des émissions », a déclaré Sergio Chavez, Manager de l’unité de l'environnement chez Empresa Nacional de Energía Eléctrica (ENEE).
Environ 50 personnes des services publics liés à l’électricité et personnels du ministère de l'énergie ont récemment participé à un atelier de deux jours à Tegucigalpa, capitale du Honduras, pour se familiariser avec l'approche, les outils et les règles utilisées dans le cadre du MDP pour créer et approuver des niveaux de références normalisés et les facteurs d’émission du réseau.
Les participants ont également été briefés sur les résultats de l'Accord de Paris. Sous l’égide de l'accord conclu en décembre 2015, les pays se sont engagés à adopter des objectifs plus ambitieux visant à une culmination suivie d’une forte réduction des émissions de gaz à effet de serre pour maintenir la hausse de la température moyenne mondiale en dessous de 2 degrés Celsius et de préférence la limiter à une hausse plus sûre de 1,5 degrés au-dessus des niveaux préindustriels. L'accord comprend des moyens pour aider les pays à atteindre leurs ambitions, tels que l'utilisation des marchés et des mécanismes, en tirant les leçons des mécanismes tels que le MDP.
Le MDP a incité des milliers de projets et programmes de technologie propre
Le MDP produit des crédits vendables, appelés unités de réductions certifiées des émissions (URCE), en faveur des projets qui réduisent ou évitent les émissions de gaz à effet de serre et contribuent au développement durable. L'incitatif créé par le MDP a conduit à l'enregistrement de quelques 8 000 projets et programmes dans plus de 105 pays en développement, et l'émission de plus de 1,6 milliards d'URCE, chacune équivalant à une tonne de dioxyde de carbone.
Le Honduras compte plus de 30 projets et programmes inscrits dans le cadre du MDP, dans divers domaines comme l'hydroélectricité, l’énergie éolienne et géothermique, qui ont le potentiel de réduire de plus de 5 millions et 10 millions de tonnes de dioxyde de carbone ou équivalent d’ici 2020 et 2030, respectivement.
La contribution prévue déterminée à l'échelle nationale du pays, présentée en amont des négociations de Paris, s’engage à 15 pour cent de réduction des émissions par rapport à la normale actuelle d'ici 2030.
Les membres du personnel de l'ENEE et du secrétariat de l'Énergie, des mines, de l'environnement et des ressources naturelles (appelé MiAmbiente) ont été rejoints à l'atelier des 27 et 28 avril par des participants aux projets MDP et d'autres acteurs du secteur de l'énergie.
L'événement a été co-organisé par la BID, ENEE, la Banque de développement de l'Amérique latine (CAF) et le Centre régional de collaboration de CCNUCC-CAF, basé à Bogota.
Pour plus d’informations sur le mécanisme de développement propre de l'ONU, rendez vous ici.
Crédit photo: CCNUCC - Visite du projet éolien MDP dans le Cerro de Hula, Honduras (numéro de projet 5584)
De gauche à droite: Karla Martinez, Parque Eólico Cerro de Hula; Karla Solís, RCC Bogota; Marcela Madrid, ENEE; et José Jorge Canales, ENEE.