Maintenir une intention claire de garder 1,5°C à portée de main

Le monde est dans une décennie critique pour l'action climatique. Il ne s'agit pas d'une hyperbole : selon le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies, les émissions mondiales de gaz à effet de serre doivent atteindre un pic au plus tard en 2025 et être réduites de 43% d'ici à 2030 afin de limiter le réchauffement à environ 1,5°C. C'est-à-dire dans sept années seulement.

Toutefois, le monde n'est actuellement pas en mesure de maintenir le seuil de 1,5°C à portée de main. Un rapport sévère d'ONU Climat montre que la mise en œuvre des engagements actuels des gouvernements nationaux place le monde sur la voie d'un réchauffement de 2,5°C d'ici la fin du siècle.

Lors de la COP 27, les pays ont réaffirmé leur engagement à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels.

Cela signifie que l'économie mondiale doit être capable de prendre des mesures d’atténuation des changements climatiques, en d'autres termes, nous devons réduire ou prévenir l'émission de gaz à effet de serre pour atteindre les objectifs fixés par la science d'ici à 2030. Dans cette optique, un programme de travail sur l'atténuation a été établi à Charm el-Cheikh, dans le but de renforcer de toute urgence les ambitions en matière d'atténuation et leur mise en œuvre. Ce programme de travail démarre immédiatement et se poursuivra jusqu'en 2026, date à laquelle un examen sera effectué pour envisager sa prolongation.

Lors de la COP 27, il a également été demandé aux gouvernements de réexaminer et de renforcer une nouvelle fois les objectifs fixés pour 2030 dans leurs plans nationaux pour le climat d'ici à la fin de 2023, ainsi que d'accélérer les efforts en vue de l'abandon progressif de l'énergie produite à partir du charbon et de la suppression des subventions inefficaces en faveur des combustibles fossiles. Les gouvernements ont souligné l'importance d'un bouquet énergétique propre, comprenant des énergies renouvelables et à faible taux d'émission, dans le cadre de la diversification des sources et des systèmes énergétiques.

Que devrions-nous donc surveiller en 2023 ? Les pays devront se présenter à la table des négociations avec des plans climatiques plus forts et plus ambitieux qu'en 2022. Ces plans seront soumis au secrétariat d’ONU Climat tout au long de l'année 2023. Vers la fin de l'année prochaine, le secrétariat analysera les plans pour voir dans quelle mesure ils permettent (ou non) de respecter la limite de 1,5°C.

Le premier bilan mondial, qui a tenu son deuxième dialogue technique lors de la COP 27, est également essentiel pour atteindre la limite de température. Le bilan est l'occasion pour les pays et les parties prenantes non-Parties de se réunir pour discuter des progrès qu'ils réalisent collectivement pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris - et de ceux qu'ils ne réalisent pas.

Le bilan mondial est un exercice d'ambition. C'est un exercice de responsabilisation. C'est un exercice d'accélération, a déclaré M. Stiell. C'est un exercice qui vise à s'assurer que chaque partie respecte sa part du marché, sait où elle doit aller ensuite et à quelle vitesse elle doit avancer pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

Ces discussions sont un élément clé pour atteindre l'objectif de limiter le réchauffement de la planète à 1,5°C. Lors de la COP 28, les principales conclusions du processus d'inventaire seront synthétisées et présentées, et leurs implications seront discutées et examinées, pour aboutir à des plans climatiques plus forts et plus ambitieux de la part des gouvernements nationaux.

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