En 2019, les dialogues régionaux sur le climat vont amplifier l'action climatique
7 février 2019
Article
giz
Credit: GIZ, Twitter
Following the successful conclusion of the UN Climate Change Conference (COP24) in Poland last December, which resulted in the adoption of the Paris Agreement Work Programme, the international community finally has operational guidelines to translate their climate pledges under the Paris Agreement into concrete action.

ONU Changement climatiques Infos, 7 février 2019 - Apres l’issue fructueuse de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP24) qui s'est tenue en Pologne en décembre dernier, et a abouti à l'adoption du programme de travail de l'Accord de Paris, la communauté internationale dispose enfin de lignes directrices opérationnelles pour traduire en actions concrètes les engagements qu'elle a pris en vertu de l'Accord de Paris. Il s'agit là d'une étape importante dans la mise en œuvre d'une action de grande envergure, indispensable pour limiter l'augmentation moyenne de la température mondiale à un niveau aussi proche que possible de 1,5 °C, objectif central de l'Accord de Paris.

2019 est ainsi clairement apparue comme une année décisive - peut-être même un point d'inflexion - car le changement climatique est désormais la « plus grande menace pour l'économie mondiale », comme l'a affirmé le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, et une action ambitieuse s'impose de toute urgence. Au cœur de cet effort de mobilisation : le Sommet climat 2019 du Secrétaire général de l'ONU, en septembre, dont le but est d’accroître cette ambition et d’accélérer l'action.

Une série de Semaines régionales du climat donneront le coup d'envoi de ces échanges avec des Sommets en Afrique, en Amérique latine et en Asie-Pacifique. Deux jours de ces Semaines régionales seront consacrés aux dialogues techniques sur la mise en œuvre des engagements climatiques ou « Contributions déterminées au niveau national (CDN) ». Ces dialogues techniques sur les CDN, en cours depuis 2014, ont été organisés par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et le Secrétariat de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) pour aider les pays à planifier et à mettre en œuvre leurs engagements climatiques.

Transformer les CDN en actions climatiques concrètes

La dernière série de dialogues techniques sur les CDN, qui s’est tenue en 2017-2018, était axée sur le secteur de l'énergie et a permis aux participants d'échanger leurs expériences nationales sur la mise en œuvre des CDN, et notamment en lien avec les Objectifs de développement durable (ODD) ; sur les opportunités et les obstacles aux actions climatiques ; sur le financement climatique et la participation du secteur privé ; et sur les approches prenant en compte la problématique homme/femme, le renforcement des ambitions et les stratégies à long terme.  

Compte tenu du fait que l'action climatique est une question complexe, cela nécessite une approche à l'échelle du pays. Cela suppose une coordination entre les entités gouvernementales à tous les niveaux et l'engagement des principales parties prenantes, notamment les femmes, les populations autochtones, les organisations de la société civile, les institutions financières et le secteur privé. Les dialogues qui ont eu lieu jusqu'à présent ont montré qu'il est absolument nécessaire de renforcer les capacités au sein des ministères et entre eux, et que l'appropriation locale et la responsabilisation sont essentielles pour la pérennité des projets climatiques.

L'accès au financement demeure l'un des principaux obstacles à l'action climatique. A l'avenir, des instruments financiers et des mécanismes de financement novateurs devront être mis à profit pour mobiliser un financement adéquat pour lutter contre le changement climatique. Un cadre propice à l'engagement du secteur privé et aux collaborations public-privé doit être encore amélioré afin de garantir que le rythme et l'ampleur requis par l'action climatique soient atteints dans ces prochaines années, décisives.

A titre d’exemple, voici des progrès accomplis dans les régions en matière d’engagements climatiques

  • En Amérique latine, la transition vers les énergies propres bat son plein.  De nouvelles réformes et de nouveaux plans énergétiques ont permis aux pays d'accroître leur part d’énergies renouvelables (principalement l'hydroélectricité et l'éolien) dans la panoplie énergétique, de créer des fonds d'efficacité énergétique et de promouvoir l'électrification du secteur des transports. De nombreux pays intègrent le secteur des transports dans leurs plans de développement, contribuant ainsi non seulement à la réalisation de leurs Contributions déterminées au niveau national (CDN), mais aussi de leurs objectifs de développement.
  • En Afrique, l'engagement des acteurs régionaux, municipaux et locaux pour aider à combler le fossé entre les objectifs climatiques nationaux ambitieux et les actions concrètes requises sur le terrain a été l’un des principaux sujets pour les pays. La représentation d'entités locales et d'organisations de la société civile (OSC) au cours du dialogue a clairement montré que ce processus d'engagement inclusif était en bonne voie dans la région.
  • Parallèlement, les petits États insulaires en développement (PEID) des régions du Pacifique et des Caraïbes ont fait preuve de beaucoup d’initiative en termes d'efficacité et de sécurité énergétiques. Dans le Pacifique, les pays se sont appuyés sur les plans ou stratégies énergétiques existants pour mettre en œuvre des projets énergétiques et créer des fonds pour l'énergie verte.  Dans les Caraïbes, les pays se sont concentrés sur la production d'énergie renouvelable et l'efficacité énergétique, la gestion des forêts et des terres et les déchets. Les deux régions envisagent d'inclure d'autres secteurs tels que l'eau et l'agriculture et de renforcer les composantes d'adaptation. Compte tenu de leur rythme actuel de mise en œuvre, les PEID pourraient bien être en mesure de présenter des CDN encore plus ambitieux en 2020.
  • Les pays d'Europe orientale, du Caucase et d'Asie centrale se sont également montrés très déterminés à mettre en œuvre leurs CDN, certains pays s'efforçant d'aller au-delà de ce qui est déjà prévu. Les principaux domaines d'intervention ont été la sécurité et l'indépendance énergétiques, l'élaboration de stratégies à long terme de développement à faible émissions (LT-LEDS) et l'inclusion de l'adaptation dans les CDN. Alors que les pays se préparent à une transition vers une énergie propre, il est encourageant de voir émerger de nouveaux partenariats régionaux pour élaborer des normes régionales d'efficacité énergétique et améliorer les systèmes énergétiques intégrés.
  • Le dialogue pour l'Asie et les États arabes, qui a réuni deux régions distinctes, a montré qu'en dépit de leurs différences régionales, les pays ont partagé des expériences très similaires concernant la mise en œuvre des CDN. Les pays des deux régions ont déjà commencé à investir dans des solutions propres et économes en énergie (par ex. bâtiments et industries éco-énergétiques) ainsi que dans différentes technologies énergétiques. Les pays s'efforcent de réduire les obstacles politiques et réglementaires qui entravent les investissements dans les énergies propres et explorent des instruments financiers innovants tels que les obligations islamiques vertes ou « sukuks ».

Avec 130 pays en développement et plus de 803 participants de ministères, du secteur privé, d'organisations multilatérales et d'autres institutions ayant pris part à ce cycle de dialogues, il est indéniable que les discussions techniques des CDN ont fourni jusqu'à présent une plate-forme importante, neutre et inclusive permettant aux principales parties prenantes de débattre des questions techniques sur la mise en œuvre de leurs engagements climatiques.

Perspectives d’avenir

La prochaine série de dialogues techniques des CDN, qui sera désormais intégrée pour la première fois aux grandes Semaines régionales du climat, se déroulera de 2019 à 2020. Les discussions porteront sur la préparation de la deuxième série de Contributions déterminées au niveau national avec une portée, une transparence et une ambition accrues ; le renforcement des capacités pour suivre les progrès de la mise en œuvre de celles-ci ; et l'échange de connaissances entre homologues, en s'appuyant sur les enseignements tirés de la mise en œuvre des premiers CDN ainsi que sur les résultats du dialogue Talanoa et de la COP24.

Au-delà de la deuxième génération de CDN, ces discussions aideront les pays à envisager l'horizon 2050 et au-delà, et favoriseront l’élaboration de stratégies climatiques à long terme que les pays sont invités à soumettre à la CCNUCC d'ici 2020. Les stratégies climatiques à long terme définissent les trajectoires d'un développement faible en carbone, résilient au climat et durable, et tracent ainsi une orientation claire sur des mesures climatiques ambitieuses pour les décideurs et les responsables politiques, les investisseurs et le monde des affaires. 

Vous trouverez ici des informations sur la prochaine Semaine africaine du climat, où se tiendront les prochaines discussions de CDN, et sur les prochaines semaines du climat en 2019.

Cet article a été publié conjointement avec le PNUD.