Le bilan mondial se déroule au cours d'une décennie cruciale pour l'action climatique.
Les émissions mondiales doivent être réduites de près de moitié d'ici à 2030 pour que le monde puisse limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. En outre, une adaptation transformationnelle est également nécessaire pour aider les communautés et les écosystèmes à faire face aux impacts climatiques qui se produisent déjà et qui devraient s'intensifier.
Chaque jour, nous constatons les effets dévastateurs du changement climatique, qu'il s'agisse d'incendies de forêt déchaînés, d'inondations catastrophiques, de vagues de chaleur plus fréquentes et plus intenses, de pénuries de nourriture et d'eau, d'élévation du niveau de la mer ou d'appauvrissement de la biodiversité.
En mars dernier, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a publié son dernier rapport de synthèse, qui résume tous les rapports scientifiques qu'il a publiés au cours de son sixième cycle d'évaluation. Il s'agit du premier rapport complet du GIEC depuis neuf ans.
Il a mis en évidence à quel point le monde est loin d'être sur la bonne voie, renforçant le rapport des Nations unies sur le changement climatique de l'année dernière, qui indiquait que les engagements climatiques combinés des 194 parties dans le cadre de l'Accord de Paris pourraient mettre le monde sur la voie d'un réchauffement d'environ 2,5 degrés Celsius d'ici à la fin du siècle.
La science est sans équivoque : un changement de cap est nécessaire. Et cela doit se faire maintenant.
Pour maintenir le seuil de 1,5 à portée de main, nous devons procéder à des réductions importantes et immédiates des émissions dans tous les secteurs et toutes les régions. Nous savons ce que nous devons faire. Nous devons maintenant stimuler la volonté politique pour rendre possible cette correction de trajectoire par l'action et le soutien.
Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat
Le rapport de synthèse du GIEC démontre clairement qu'il est possible de limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius grâce à des mesures d'atténuation et d'adaptation réalisables, efficaces et peu coûteuses, à mettre en œuvre à grande échelle dans tous les secteurs et tous les pays. Ce rapport souligne l'urgence de prendre des mesures plus ambitieuses et montre que, si nous agissons maintenant, nous pouvons encore garantir un avenir vivable et durable pour tous.
Les prochaines années seront décisives pour déterminer si nous pouvons apporter les changements nécessaires à temps pour éviter les pires conséquences du changement climatique.
Le succès du bilan mondial déterminera en fin de compte le succès de la COP28. C'est le moment décisif de cette année, de cette COP et, comme il s'agit de l'un des deux seuls bilans de cette décennie décisive d'action climatique, il sera déterminant pour la réalisation ou non de nos objectifs pour 2030.
Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat