Bilan mondial : Un levier essentiel pour une action climatique ambitieuse
15 juin 2022
Article
A group of delegates at the Bonn Climate Conference huddle together to discuss solutions.
Credit: IISD/ENB | Kiara Worth

ONU Climat Infos, le 15 juin 2022. Les délégués à la Conférence de Bonn sur les changements climatiques ont conclu hier le premier dialogue technique sur le bilan mondial, un processus essentiel à la fois pour la mise en œuvre de l'Accord de Paris et pour aider à fixer le cap d'une action climatique ambitieuse.

Il est clair que nous avons besoin d'une mise en œuvre aussi rapide que possible et d'une action climatique beaucoup plus ambitieuse, a déclaré Patricia Espinosa, secrétaire exécutive d’ONU Climat. L’exercice du bilan mondial est un élément essentiel pour atteindre ces deux objectifs.

Depuis plusieurs jours, les délégués gouvernementaux, les observateurs et divers experts ont commencé à faire le point sur la situation mondiale en ce qui concerne la mise en œuvre de l'Accord de Paris. Ces discussions constituent un élément clé du bilan mondial visant à évaluer les progrès collectifs accomplis en vue d'atteindre l'objectif de l'Accord de Paris, à savoir limiter le réchauffement de la planète à 1,5 degré Celsius.

Il est essentiel d'atteindre cet objectif pour éviter les pires conséquences du changement climatique, notamment des sécheresses, des vagues de chaleur et des précipitations plus fréquentes et plus graves.

Le dialogue a fourni des informations permettant aux pays et aux parties prenantes de voir où ils progressent collectivement vers la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris, et où ils ne le font pas.

De nombreux participants au dialogue ont souligné la nécessité d'un soutien financier, notamment pour s'adapter aux effets du changement climatique, et ont fait remarquer que les écarts de ressources se creuseront à mesure que la crise climatique s'aggravera. D'autres participants ont souligné que les promesses actuelles des gouvernements nationaux sont insuffisantes pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris et qu'il est urgent de renforcer les mesures climatiques ambitieuses.

Si la communauté internationale a progressé dans plusieurs domaines, nous savons aussi qu'elle doit encore tenir plusieurs engagements dans d'autres : l'incapacité à mobiliser 100 milliards de dollars d'ici 2020 n'en est qu'un exemple, a déclaré Mme Espinosa. Et nous savons aussi que l'action climatique doit encore refléter le profond changement transformationnel qui est nécessaire dans tous les secteurs pour construire un avenir plus durable et plus résilient.

Les chiffres le confirment. Le rapport de synthèse des NDC de l'année dernière, une compilation de tous les plans d'action nationaux pour le climat soumis à ce jour, a confirmé que le monde est encore loin de l'objectif de l'Accord de Paris, qui consiste à stabiliser l'augmentation de la température mondiale à 1,5 °C d'ici la fin du siècle.

Mais l'inventaire est également synonyme d'opportunités. Il permet aux gouvernements nationaux et aux parties prenantes d'identifier les lacunes existantes en matière d'action climatique. Il leur permet de combler ces lacunes, en présentant des solutions, des opportunités, des innovations et des meilleures pratiques du monde entier.

Et les discussions sont fondées sur les meilleures données scientifiques disponibles, qui sont au cœur du bilan mondial.

Au cours des dix derniers mois, le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies a publié une trilogie de rapports qui contiennent les données scientifiques les plus récentes sur le changement climatique.

Ensemble, ces trois rapports constituent un avertissement sérieux sur les conséquences de l'inaction. Les rapports confirment que les activités humaines sont à l'origine des changements climatiques et que l'influence humaine rend les événements climatiques extrêmes plus fréquents et plus graves.

Hoesung Lee, président du GIEC, a déclaré que les rapports ont révélé que les activités humaines ont réchauffé la planète à un rythme jamais vu au cours des 2 000 dernières années, ce qui met le monde sur la voie d'un réchauffement global de 1,5°C au cours des deux prochaines décennies.

Les prochaines années seront cruciales, mais il existe des moyens d'améliorer nos chances de réussite, a ajouté le Dr Lee. La coopération internationale est essentielle pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux et une action climatique accélérée et équitable est indispensable au développement durable.

La suite des événements

Harald Winkler, co-facilitateur du dialogue technique, a présenté les prochaines étapes du processus d'inventaire mondial. Il a encouragé les délégués à continuer à soumettre des propositions afin d'aider ONU Climat à rassembler les informations nécessaires à la réalisation de l'inventaire par le biais de son portail de soumission en ligne.

Il a également encouragé les participants à poursuivre leurs discussions dans les mois à venir pour aider à préparer le prochain dialogue technique, qui aura lieu lors de la Conférence des Nations unies sur le climat (COP 27) en Égypte en novembre prochain. Par exemple, il a suggéré qu'ils puissent poursuivre leurs conversations de manière informelle lors des semaines régionales sur le climat.

Cela rendrait le bilan plus global et plus inclusif, a-t-il déclaré.

Les co-facilitateurs du dialogue technique prépareront un rapport de synthèse dans les semaines à venir pour rendre compte des discussions à la Conférence de Bonn sur les changements climatiques.

Enfin, les principales conclusions du premier bilan mondial seront présentées et examinées lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 28), fin 2023. Même si ce sera un moment clé pour identifier les possibilités d'intensifier l'action climatique et le soutien international, l'inventaire mondial est un processus continu qui peut apporter une valeur ajoutée à chaque étape du voyage.