Simon Stiell à l'ouverture du SB58 : « Nous sommes à un point de basculement. »
5 juin 2023
Discours de l’ONU Changements Climatiques
Stiell at SB58
Credit: UN Climate Change

Traduction de la version originale en anglais à titre d'information, des remarques de Simon Stiell, secrétaire exécutif d'ONU Climat, lors de la séance plénière d'ouverture de la conférence de Bonn sur les changements climatiques, les SB 58 (58e session des organes subsidiaires de la CCNUCC).

Excellences,

Mesdames et Messieurs les délégués,

Observateurs,

Mesdames et Messieurs,

Deux semaines très importantes nous attendent. Les derniers rapports de l'OMM et du GIEC montrent clairement que le changement climatique s'accélère et que nous sommes à la traîne dans nos actions pour l'enrayer.

Je suis conscient de la difficulté que vous rencontrez à porter deux casquettes lors de ces sessions. Il y a parfois des tensions entre l'intérêt national et le bien commun mondial. J'invite les délégués à faire preuve de courage, à comprendre qu'en donnant la priorité au bien commun, ils servent aussi leurs intérêts nationaux, et à agir en conséquence.

Au cours de vos délibérations, gardez à l'esprit ce principe de base : aucune vie n'est sacrifiable.

Aucune vie n'est sacrifiable parce que les budgets nationaux sont déjà limités ailleurs. 

Elle n'est pas sacrifiable parce que nous voulons consommer toujours plus d'énergie que ce dont nous avons besoin.

Elle n'est pas sacrifiable parce que l'extraction des combustibles fossiles est une police d'assurance financière et politique.

Pas sacrifiable parce que la nature est facilement commercialisable.

Notre ambition est claire : limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré Celsius et offrir un avenir durable et résilient à tous.

Nous devons progresser dans tous les domaines. C'est dans ce cadre que s'inscrira la COP 28.

Le bilan mondial est l'occasion de faire le point sur notre situation et d'avoir une idée de ce qu'il nous reste à faire pour respecter les engagements pris à Paris. Il s'agit de définir l'écart et la manière de le combler.

L'ambition n'est rien sans l'action. Des moyens de mise en œuvre suffisants sont essentiels pour que nous puissions tenir nos engagements. À l'issue de ces discussions, le dialogue avec les experts techniques et l'atelier 9.5 nous donneront des signes clairs.

En ce qui concerne les pertes et dommages, l'accord conclu à Charm El-Cheik a constitué la première étape. La deuxième réunion du comité transitoire nous a fait progresser, mais il reste encore du chemin à parcourir. Les progrès réalisés au cours de cette session sur le dialogue de Glasgow et les nouvelles décisions concernant l'opérationnalisation du réseau de Santiago nous rapprocheront.

Le programme de travail sur l'atténuation et le dialogue mondial ont été lancés au cours du week-end. Chaque discussion sur l'atténuation débloque de nouvelles innovations que nous devons utiliser pour réviser et renforcer nos NDC et nos stratégies à long terme.

Un accord solide sur une transition juste peut être un outil puissant pour permettre une action climatique ambitieuse. Il peut instaurer un climat de confiance propice à un développement transformationnel. Nous devons donc viser un projet de texte proche de la version finale pour la COP. 

L'objectif mondial en matière d'adaptation permettra d'identifier le chemin que le monde doit parcourir pour être résilient.  Le résultat de cette voie de négociation est centré sur la production d'un cadre qui comprendra des éléments structurés, qui illustrent la zone d'atterrissage pour la résilience mondiale.  Il nous permettra également d'évaluer les progrès accomplis dans la réalisation de l'objectif d'adaptation, à tout moment.

Enfin, le budget pour la prochaine période biennale est à l'ordre du jour de cette session, et son adoption permettra au secrétariat de soutenir au mieux le travail important réalisé par les parties.

Les amis,

N'oubliez pas les meilleures données scientifiques disponibles, qui ne déterminent pas qui doit faire quoi ou qui est responsable de quoi. La science nous dit où nous en sommes et met en évidence l'ampleur de la réponse à apporter.

Je pense que nous sommes à un point de basculement. Nous savons qu'un changement rapide suit souvent une longue période de gestation. Dieu sait que la période de gestation de l'action climatique a été suffisamment longue. Nous devons faire avancer ce point de basculement.

C'est l'occasion pour les Parties de démontrer votre engagement commun à mettre pleinement en œuvre tous les aspects de l'Accord de Paris et de montrer au monde que l'ère de la mise en œuvre est bien entamée.

Passez donc du temps à établir des relations plus solides entre les groupes et les régions, ce qui renforcera la confiance et facilitera la réalisation de progrès substantiels jusqu'à la COP 28.

Le Secrétariat d'ONU Climat et moi-même ferons tout ce qu'il faut pour vous aider.

Je vous remercie de votre attention.