Secrétaire exécutif d'ONU Climat - Déclaration écrite à l'ouverture de la Conférence de l'ONU sur le climat de juin (SB 62)
17 juin 2025
Déclaration de l’ONU Changements Climatiques
Opening of SB62
Credit: Lara Murillo | UN Climate Change

Le texte qui suit est une déclaration écrite du Secrétaire exécutif d’ONU Climat, Simon Stiell, lors de la Conférence l’ONU sur le climat de juin (SB62), le mardi 17 juin 2025.

 

Bienvenue à Bonn, pour la 62e session des organes subsidiaires. 

Compte tenu de la complexité du travail qui nous attend, je voudrais souligner trois points importants.

Premièrement : ce processus est extrêmement important.

Les progrès que vous réaliserez au cours des dix prochains jours auront une incidence très concrète sur des milliards de vies et de moyens de subsistance, dans chaque pays. 

C'est au cours de cette session que nous passons du concept à la clarté - dans les secteurs, les systèmes et les sociétés. 

Vous posez les jalons qui permettront de poursuivre la mise en œuvre. Dans l'économie réelle, là où les réductions d'émissions et les adaptations transformatrices doivent être mises en œuvre.  Rapidement et équitablement. 

Deuxièmement : ce processus génère de réels progrès, année après année.

Grâce aux efforts inlassables des Parties et à leur capacité de compromis, les récentes COP ont toutes permis des avancées concrètes et majeures à l’échelle mondiale.

Même imparfaite, même si aucun pays n’obtient tout ce qu’il souhaite, cette solidarité humaine est en action, avec des bénéfices concrets pour des milliards de personnes.

N’oublions pas : sans le multilatéralisme climatique organisé par l’ONU, nous nous dirigerions vers un réchauffement climatique pouvant atteindre 5 degrés. Aujourd’hui, il est d’environ 3 degrés.

Cela témoigne du chemin parcouru et du chemin qu’il nous reste à parcourir.

Un rappel que l’objectif de 1,5 degré et la protection de tous restent à la fois réalisables au fil du temps et absolument essentiels.

De même, cette année, malgré les nouvelles négatives plus bruyantes, les raisons d’être optimiste sont nombreuses.

Nous constatons que de nombreuses grandes économies mondiales donnent le feu vert à des actions en faveur du climat, envoyant des signaux forts aux investisseurs et aux acteurs.

Certes, il y a des vents contraires – comme toujours – mais ils ne déterminent pas le cap de l'humanité.

Le vent a tourné en faveur de l'action climatique, et il n'y a pas de retour en arrière possible, car il en va de l'intérêt de chaque nation.

Montrons comment nous sommes à la hauteur de cette situation, avec une unité d'action plus forte que jamais et une focalisation sur les résultats concrets.

Il faut aussi être pragmatique : l'accélération encore nécessaire ne sera possible que si notre processus est doté de ressources suffisantes. 

Nous nous félicitons des mandats croissants que vous avez confiés au secrétariat. 

Et grâce au budget du secrétariat, nous avons pu réaliser des économies et des gains d'efficacité significatifs, afin de pouvoir continuer à remplir pleinement tous ces mandats croissants. 

Mais cette approche n'est pas durable. 

Vous êtes tous conscients de nos difficultés budgétaires. Je vous invite à les aborder pleinement dans le cadre de vos délibérations ici à Bonn, afin de garantir que ce processus continue à produire des résultats concrets qui font avancer le monde. 

Cela m'amène à mon troisième point : le monde observe attentivement les effets du climat qui s'aggravent rapidement dans tous les pays. 

Nous devons montrer que la coopération en matière de climat peut continuer à produire des avancées réelles et qu'elle peut conduire à l'accélération exigée par la science, afin de protéger les populations et la prospérité. 

Cela signifie que les sessions de juin doivent : 

Convenir des étapes finales afin d’établir des indicateurs dans le cadre de l'objectif mondial sur l'adaptation lors de la COP 30. 

Débloquer la mise en œuvre du programme de travail sur la transition juste afin qu'il contribue à faire passer la « transition juste » d'un concept nécessaire à une réalité vécue, dans les économies et les sociétés. 

Approfondir la feuille de route pour les 1 300 milliards de dollars américains, afin qu'il ne s'agisse pas d'un simple rapport, mais d'un guide pratique avec des étapes claires pour augmenter considérablement le financement et l'investissement dans le domaine du climat. 

Veiller à ce que le programme de travail sur l'atténuation crée une dynamique pour la mise en œuvre de solutions concrètes qui répondent à l'urgence à laquelle nous devons tous faire face. 

Progresser dans la définition de l'ère de la mise en œuvre, ce qui signifie, tenir tous les engagements que nous avons pris collectivement envers la planète et les uns envers les autres, y compris dans le cadre du premier bilan mondial. 

Aucune de ces questions n'est facile à résoudre.  Les désaccords sont naturels. Mais notre processus doit être sûr et respectueux pour tous.

L'adhésion totale au code de conduite n'est pas négociable. 

Mes amis, guidés par les trois priorités interdépendantes définies par la future présidence : 

Renforcer le multilatéralisme dans le cadre de la Convention. 

Relier notre travail à des milliards de vies réelles. 

Et accélérer la mise en œuvre. Mettons-nous au travail. 

Le Secrétariat sera à vos côtés à chaque étape.