ONU Changements climatiques infos, 16 mai 2019 - L'accélération des impacts du changement climatique implique que les agriculteurs du monde entier adoptent des pratiques agricoles " résilientes face aux catastrophes " afin de produire des aliments adéquats pour des populations croissantes. C'est l'une des principales conclusions d'un nouveau rapport de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Selon l'ONU, 91 % de toutes les catastrophes entre 1998 et 2017 ont été causées par des inondations, des tempêtes, des sécheresses, des vagues de chaleur et d'autres phénomènes météorologiques extrêmes.
Ces événements, de plus en plus fréquents et intenses, ont des répercussions croissantes sur la sécurité alimentaire.
Cette semaine, le Rapport d'évaluation mondiale 2019 (GAR2019) de l'ONU a mis en garde contre une dangereuse dépendance excessive à l'égard des monocultures à une époque où le réchauffement de la planète s'accélère, et où la sécheresse risque de devenir une menace complexe en raison de sa grande portée et de ses lentes répercussions, en cascade.
La bonne nouvelle, c'est que les techniques agricoles résilientes face aux catastrophes peuvent être faciles à mettre en œuvre et qu'elles peuvent apporter des gains économiques considérables.
Par exemple, nombre des technologies analysées par la FAO contribuent à réduire la pression sur les ressources en eau dans les zones sujettes à la sécheresse, un avantage dont la valeur ne fera qu'augmenter à mesure que le changement climatique continuera à avoir un impact sur les ressources en eau.
Les mesures de collecte des eaux de pluie déployées en Ouganda, au Cambodge et en Jamaïque ont amélioré l'accès à l'eau à usage domestique et réduit la pression sur les ressources en eaux souterraines.
Au Cambodge, l'utilisation de l'eau dans les exploitations agricoles a été divisé par quatre après l'introduction de systèmes d'irrigation goutte à goutte et les quantités de ruissellement des engrais ont également diminué.
Dans l'ensemble, pour toutes les bonnes pratiques évaluées dans cette étude, 63 % des agriculteurs estimaient qu'elles offraient une plus grande résilience face aux aléas climatiques.
En moyenne, les pratiques de réduction des risques de catastrophe génèrent des avantages économiques plus de deux fois supérieurs aux pratiques utilisées précédemment.
Plusieurs des bonnes pratiques étudiées ont également permis de réduire la pollution, d'augmenter la séquestration du carbone et de réduire les émissions de gaz à effet de serre, offrant ainsi d'importants avantages indirects liés au changement climatique.
Par exemple, la plantation d'arbres d'ombrage dans les plantations de café ougandaises et dans les forêts boliviennes a également permis d'augmenter la séquestration du carbone tout en empêchant la dégradation des pâturages et des forêts.
D’autre part, l'utilisation de casiers à poissons aux Philippines a réduit le nombre de sorties en bateau nécessaires pour pêcher le poisson, ce qui a permis de réduire de 33 % le carburant diesel.
Cependant, il y a manifestement des limites à la capacité d'adaptation de l'agriculture, et seule l'application intégrale de l'Accord de Paris sur le changement climatique peut empêcher que les pires effets du changement climatique ne frappent et ne dévastent le secteur agricole.