Les femmes sont toujours sous-représentées dans la prise de décision sur les questions climatiques sous l'égide de l'ONU
27 novembre 2019
Article
Plenary SB50 in Bonn
Credit: UNFCCC

ONU Changements climatiques Infos, 27 novembre 2019 - Le nouveau rapport de l'ONU  sur la composition par sexe montre que le nombre de femmes représentées dans les organes de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) n'est pas conforme aux efforts visant à créer un équilibre entre les sexes dans cette convention. Seuls deux organes constitués ont fait état d'un quasi équilibre entre les sexes en 2019, contre trois l'année dernière. Il s'agit là d'un pas en arrière en ce qui concerne l'équilibre entre les sexes dans la prise de décisions sur le climat sous l'égide des Nations Unies.

Partout dans le monde, les femmes et les filles réclament davantage d'actions climatiques aux niveaux national et international et sont de plus en plus reconnues pour leur leadership. Cependant, dans le processus de prise de décisions sur le climat, les voix des femmes ne sont pas encore également représentées.

En 2012, lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP18 au Qatar, les Parties à la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques ont réaffirmé la nécessité urgente d'assurer un équilibre entre les sexes dans tous les aspects des négociations et de la prise de décisions. Ils se sont mis d'accord sur un objectif d'équilibre entre les sexes dans les organes relevant de la Convention et du Protocole de Kyoto, ainsi que sur l'établissement de rapports annuels sur les progrès accomplis dans la réalisation de cet objectif.

Le rapport annuel sur l’égalité entre sexe comprend deux éléments principaux : La composition selon le sexe des organes de décision et des organes techniques des Nations Unies sur le changement climatique (également connus sous le nom d'organes constitués), ainsi que des délégations nationales aux conférences sur le climat. Il montre que la première tendance positive vers des organes constitués plus équilibrés entre les sexes qui avait été signalée en 2018 s'est inversée en 2019.

Le rapport part du principe que l'évolution de l'équilibre entre les sexes est incohérente et tend à varier d'une année à l'autre et d'un organe constitué à l'autre. D'après les données actuelles recueillies, seulement 5 des 15 organes constitués avaient une représentation féminine supérieure à 38 %, soit moins qu'en 2018 où 8 des 13 organes constitués avaient atteint ce seuil.  Dans l'ensemble, la représentation des femmes dans les organes constitués était en moyenne de 33 %. Le Conseil exécutif du Mécanisme pour un développement propre (MDP) a produit le nombre le plus faible, avec seulement 10 % de femmes.

Raisons d'être optimiste

Toutefois, le rapport a également fait état d'un pas en avant positif. Pour la première fois, deux organes constitués comptent plus de 50 % de femmes. Le Comité d'adaptation (CA) comptait 56 % de femmes membres et le Comité de Paris sur le renforcement des capacités (CCPP) a atteint un sommet de 58 %.

L'absence de progrès dans la réalisation d'une représentation égale dans la prise de décision sur le climat est également manifeste dans les délégations nationales. Parmi les 11 306 délégués nationaux à la conférence des Nations Unies sur le changement climatique de 2018 à Katowice, en Pologne, seuls 38% étaient des femmes, une amélioration néanmoins de 1% par rapport à l’année précédente. Toutefois, les chiffres sont généralement plus faibles pour les chefs de délégation, dont seulement 27 % sont des femmes.

Malgré ces statistiques, l'importance que les Parties accordent à une représentation plus égale et à une participation plus significative se reflète dans l'un des cinq domaines prioritaires du Plan d'action de l’ONU Changements climatiques concernant l'équilibre entre les sexes, la participation et le leadership des femmes.

Le Plan d'action global, créé dans le cadre du programme de travail de Lima sur l'égalité des sexes (LWPG), vise à promouvoir l'égalité de participation des femmes, à promouvoir une politique climatique sensible au genre et à intégrer la dimension de genre dans le processus de la CCNUCC. Le Plan d'action global et le Groupe de travail seront tous deux à l'étude lors de la prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 25) à Madrid. Les discussions qui ont eu lieu avant la Conférence des Parties au Costa Rica ont montré que les Parties étaient disposées à élargir le Plan d'action global et le Groupe de travail sur les travaux relatifs à l'équilibre entre les sexes dans l'ensemble de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques en renforçant le cadre qui sous-tendrait les travaux en cours en la matière.