Antonio Guterres : 37 % de la solution climatique vient d’écosystèmes en bonne santé
22 mai 2019
Article
Orangutan
Credit: Vier Pfoten/Four Paws/Rex
Orangutans rescued near a palm oil plantation in Indonesia
On the International Day for Biodiversity, UN Secretary-General António Guterres has warned against the unprecedented threats facing the world’s ecosystems which are accelerating climate change.

ONU Changements climatiques Infos, 22 mai 2019 - A l'occasion de la Journée internationale de la biodiversité, le Secrétaire général des Nations Unies António Guterres a mis en garde contre les menaces sans précédent qui pèsent sur les écosystèmes de la planète et qui accélèrent le changement climatique.

Dans une déclaration publiée à l'occasion de cette journée, António Guterres a souligné que depuis 1990, la déforestation a entraîné la perte de plus de 290 millions d'hectares de forêts, des forêts qui contribuent pourtant à absorber les émissions nocives de dioxyde de carbone dans l'atmosphère.

 « Nous avons besoin d'écosystèmes sains pour atteindre les Objectifs de développement durable et faire face au changement climatique : ils peuvent compenser a hauteur de 37 % la hausse de la température mondiale », a-t-il déclaré.

La conservation des écosystèmes naturels terrestres, d'eau douce et marins et la restauration des écosystèmes dégradés sont essentielles à la réalisation des objectifs généraux de la CCNUCC et de la Convention sur la diversité biologique, car la biodiversité peut affecter le climat aux niveaux mondial, continental et local. En outre, la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), l'une des trois "Conventions de Rio", est conçue pour protéger les terres et les écosystèmes connexes.

Les forêts, les prairies et les écosystèmes d'eau douce, marins et côtiers jouent tous un rôle clé dans le cycle du carbone de la Terre et donc dans la régulation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère, tout en procurant un large éventail de services écologiques essentiels au bien-être humain.

« Les liens entre les écosystèmes de la biodiversité et les bénéfices pour la santé humaine sont profondément enracinés dans nos engagements mondiaux pour freiner la perte de biodiversité et le changement climatique », a déclaré Cristiana Paşca Palmer, Secrétaire exécutive de la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique (CDB) dans un message vidéo.

Cette année, la Journée internationale de la biodiversité met l'accent sur la biodiversité en tant que fondement de notre alimentation et de notre santé et en tant que principal moteur pour transformer les systèmes de production alimentaire et améliorer le bien-être humain.  

Un rapport récent de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) révèle que les pays considèrent que le changement climatique a un effet négatif sur l'agriculture et les services rendus par les écosystèmes, dans tous les systèmes de production, en raison des changements dans les précipitations, la température et la fréquence des événements climatiques extrêmes tels que sécheresses, ouragans, inondations et incendies.

Cela signifie que les agriculteurs du monde entier doivent adopter des pratiques agricoles "résilientes face aux catastrophes" afin de produire des aliments adéquats pour des populations en croissance.

Et il y a tout juste deux semaines, la Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) a publié le résumé de son évaluation mondiale, qui prouve que la nature décline à l'échelle mondiale, à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine, et que le changement climatique compte parmi les cinq facteurs directs des changements qui affectent la nature, et qui a eu jusqu'à présent les impacts relatifs les plus importants au niveau mondial.

En 2020, la communauté internationale doit convenir d'un nouveau cadre mondial pour la biodiversité - l'année même où les pays s'apprêtent à améliorer leurs plans climatiques nationaux en vertu de l'Accord de Paris.

En fin de compte, seule la mise en œuvre intégrale de tous les principaux accords environnementaux et des Objectifs de développement durable de l'ONU peut éviter la pire perte de biodiversité, et l'ambition croissante est essentielle dans tous les domaines d'action environnementale.