IPBES : le changement climatique, facteur déterminant de l’extinction des espèces
6 mai 2019
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IPBES
Credit: IPBES
Nature is declining globally at rates unprecedented in human history, and climate change is amongst the five direct drivers of change in nature with the largest relative global impacts so far.

ONU Changements climatiques Infos, 6 mai 2019 - La nature décline mondialement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine - et le taux d’extinction des espèces s’accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier, et le changement climatique est l'un des cinq facteurs directs qui affectent la nature, et qui a eu jusqu'à présent les impacts relatifs les plus importants au niveau mondial.

C'est l'une des principales conclusions d'un nouveau et historique rapport de la Plate-forme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dont le résumé a été approuvé lors de sa 7ème session plénière qui s’est réunie du 29 Avril au 4 mai à Paris et qui a été présenté au public aujourd'hui.

Le rapport constate par exemple, que 47 % des mammifères terrestres non volants et 23 % des oiseaux menacés ont probablement vu leur répartition affectée du fait des conséquences du changement climatique.

Le rapport énumère ainsi les chiffres suivants en ce qui concerne le changement climatique :

  • 1 degré Celsius : différence moyenne des températures mondiales en 2017 par rapport aux niveaux préindustriels, en hausse de +/-0,2 (+/-0,1) degrés Celsius par décennie
  • > 3 mm : élévation annuelle moyenne du niveau de la mer dans le monde au cours des deux dernières décennies
  • 16 à 21 cm : élévation du niveau moyen de la mer depuis 1900
  • Augmentation de 100 % depuis 1980 des émissions de gaz à effet de serre, ce qui a fait augmenter la température moyenne de la planète d'au moins 0,7 °C
  • 40 % : augmentation de l'empreinte carbone du tourisme (4,5 Gt de dioxyde de carbone) de 2009 à 2013
  • 8 % des émissions totales de gaz à effet de serre proviennent des transports et de la consommation alimentaire liée au tourisme
  • 5 % : pourcentage estimé des espèces en voie d’extinction si les températures augmentent de 2 °C et 16 % si le réchauffement climatique atteint les 4,3 °C
  • Même pour un réchauffement planétaire de 1,5 à 2 degrés Celsius, la majorité des aires de répartition des espèces terrestres devraient extrêmement se réduire

Le rapport souligne que 22 des 44 cibles évaluées dans le cadre des Objectifs du développement durable concernant la pauvreté, la faim, la santé, l'eau, les villes, le climat, les océans et les terres sont compromises par des évolutions négatives considérables pour la nature et ses contributions aux populations.

Les tendances négatives actuelles concernant la biodiversité et les écosystèmes vont freiner les progrès vers la réalisation de 80 % des Objectifs de développement durable (35 sur 44) évalués ; en particulier ceux liées à la pauvreté, à la faim, à la santé, à l'eau, aux villes, au climat, aux océans et aux sols (ODD 1, 2, 3, 6, 11, 13, 14 et 15). La perte de biodiversité est donc non seulement un problème environnemental, mais aussi un enjeu lié au développement, à l’économie, à la sécurité, à la société et à l’éthique.

Les auteurs du rapport écrivent également que les tendances négatives de la nature se poursuivront jusqu'en 2050 et au-delà dans tous les scénarios politiques examinés dans le rapport, à l'exception de ceux qui incluent un changement transformateur - en raison des répercussions qu’auront l'augmentation du changement d'utilisation des terres, l'exploitation de certains organismes et le changement climatique, mais avec des différences significatives selon les régions.

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