Mme Espinosa exhorte les pays à tenir leur promesse de 100 milliards de dollars US
9 juin 2021
Article
UN Mission (South Sudan)
Credit: UN Photo/JC McIlwaine
UN Mission in South Sudan

ONU Climat Infos, le 9 juin 2021 - La secrétaire exécutive d'ONU Climat, Patricia Espinosa, a exhorté les pays développés à tenir leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars par an en financement climatique pour répondre aux besoins des nations en développement. Le financement à long terme est un pilier essentiel de l'Accord de Paris et est crucial pour les efforts mondiaux de lutte contre la crise climatique.

S'exprimant lors des Sessions sur le climat des organes subsidiaires de la CCNUCC, qui se déroulent virtuellement du 31 mai au 17 juin, la responsable d’ONU Climat a exprimé sa frustration quant au fait que la promesse de soutien financier, faite en 2010, n'a pas encore été tenue :

Nous sommes encore en train de parler cette promesse, alors que les émissions de gaz à effet de serre continuent d'être à leur concentration la plus élevée jamais atteinte ; alors que les conditions météorologiques extrêmes continuent de décimer davantage de régions du monde et avec une plus grande intensité ; et alors que les personnes vulnérables continuent de souffrir, de perdre leurs moyens de subsistance et leur vie.

Mme Espinosa s'est adressée en début de semaine aux délégués gouvernementaux lors d'une réunion d'experts sur le financement climatique à long terme. Son appel à l'action intervient peu avant que les dirigeants des économies les plus importantes et les plus avancées du monde ne se préparent à se réunir pour le sommet du G7 qui se tiendra du 9 au 11 juin à Cornwall, au Royaume-Uni, où la question de la reconstruction post pandémie COVID-19 grâce à des économies plus vertes et plus durables occupera une place centrale.

Pour de nombreuses nations, l'obtention du financement nécessaire pour stimuler leur propre transition vers un avenir plus durable ne peut se faire sans le soutien promis. Il s'agit notamment de mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et à renforcer la résilience face aux conséquences inévitables du changement climatique, telles que les sécheresses, les inondations et les tempêtes fréquentes et graves.

Entre-temps, les milliers de milliards de dollars dépensés par les gouvernements pour les plans de relance post COVID-19 ont démontré que les 100 milliards de dollars annuels pourraient être mobilisés relativement facilement avec la volonté politique adéquate.

La pandémie de la COVID a également mis en évidence la véritable nature d'une urgence mondiale et a tiré la sonnette d'alarme sur la probabilité que les effets du changement climatique soient bien pires. Elle a également montré que les urgences mondiales ne s'arrêtent pas aux frontières nationales, soulignant ainsi l'importance vitale de la coopération internationale.

Avec un peu plus de 150 nations en développement dans le monde, représentant un peu plus de 6,5 milliards de personnes, Mme Espinosa a déclaré : Penser que nous pouvons faire face aux changements climatiques sans eux ; penser que nous pouvons faire la transition vers un avenir plus propre et plus vert sans eux ; assurer finalement la sécurité de l'humanité sur cette planète sans eux - est impossible.

Le financement est essentiel au succès de la COP 26

À cinq mois seulement de la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP 26) qui se tiendra à Glasgow, les attentes en matière de financement d'une action climatique plus ambitieuse n'ont jamais été aussi élevées et pressantes. La pression monte pour que l'Accord de Paris de 2015 soit enfin pleinement mis en œuvre, et des engagements financiers forts sont essentiels pour atteindre cet objectif.

Mme Espinosa a déclaré : Je tiens à reconnaître que plusieurs nations ont effectivement fait un pas en avant et pris des engagements plus forts au cours des six derniers mois. C'est extrêmement encourageant. Nous avons vu des plans plus ambitieux, de nouveaux objectifs d'émissions nulles et des progrès encourageants. Mais nous avons besoin de la participation de toutes les nations. Elle a ajouté que le respect de l'engagement financier pris en 2010 indiquerait également que les futurs engagements pris dans le cadre de l'Accord de Paris sont fiables.

Pour en savoir plus sur la question du financement à long terme de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, cliquez ici.