Les gouvernements s’entendent pour renforcer l'éducation, la sensibilisation et mobiliser la population sur le climat
8 juillet 2019
Article
7th ACE Dialogue
Credit: UNFCCC
The 7th Dialogue on Action for Climate Empowerment

ONU Changements climatiques Infos, 8 juillet 2019 - Les gouvernements réunis lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique qui s'est tenue en juin à Bonn (SB50) se sont mis d'accord sur un projet de décision visant à renforcer considérablement l'éducation, la sensibilisation et l'engagement du public en matière de climat, qui sont essentiels pour atteindre l'objectif de limiter à 1,5 degré l'augmentation des températures mondiales et d'intensifier l’action pour l'autonomisation climatique (ACE). La décision sera officiellement adoptée lors de la conférence des Nations unies sur le changement climatique qui se tiendra au Chili en décembre.

« L'ACE est fondamentale pour la transformation et la réalisation à long terme, pour passer à un mode de vie neutre en carbone », a déclaré Ovais Sarmad, Secrétaire exécutif adjoint de l'ONU Changements climatiques. « Nous avons besoin de tout le monde pour trouver des solutions et prendre des mesures climatiques sur le terrain. »

Lors de l'ouverture du 7ème Dialogue ACE, qui s’est tenu les 19 et 24 juin, M. Emmanuel Dlamini, président de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI), a appelé les participants à « partager les bonnes pratiques et les leçons apprises » tout en mettant en œuvre les activités de ACE dans le cadre du Programme de travail de Doha ; un cadre flexible sur huit ans, déterminé par les pays, qui sera révisé et prendra fin en 2020.

Le Dialogue a donné l'occasion aux intervenants gouvernementaux et non gouvernementaux de partager leurs actions à l’échelle mondiale et les leçons tirées de la mise en œuvre des actions de ACE sur le terrain dans les écoles, communautés, villes, pays et régions. Des exemples intéressants dont ceux-ci :

  • Le Chili a intégré l’ACE dans ses Contributions déterminées au niveau national et ouvert son processus d'élaboration des politiques pour inclure un processus de participation du public sous la forme de consultations en ligne et d'ateliers afin d'obtenir la participation de multiples parties prenantes lors de l'élaboration ou de la modification des politiques nationales sur le changement climatique. 
  • Le Ghana a élaboré, avec l'aide de l'UNITAR, une " Stratégie nationale d'apprentissage ACE sur le changement climatique et l'économie verte ", qui fournit une feuille de route complète et multisectorielle sur la manière de mettre en œuvre les éléments de ACE au niveau national. M. Emmanuel Tachie-Obeng, le point focal ACE au Ghana, a souligné les avantages de l'élaboration et de la mise en œuvre de cette stratégie, qui a inclus une semaine du changement climatique et de l'économie verte ; « Une activité nationale ! Parce qu’il y a environ 500 et 1000 personnes à la fois que nous avons développé la stratégie avec eux et que tout le monde veut en être! »
  • Un représentant de la jeunesse après de la CCNUCC, Richard Frances Apeh, a rendu compte de l'action des jeunes à travers le monde, en déclarant : « Nous avons constaté que les jeunes s'engagent de plus en plus, avec ou sans l'aide des gouvernements. C'est parce qu'ils ont compris l'urgence et la nécessité d'amplifier [l’action climatique] pour éviter la catastrophe qui nous privera de notre avenir. » Parmi les exemples d'actions menées par les jeunes, il a cité la " Conférence des jeunes " (COY) organisée en marge des Conférences annuelles sur le changement climatique (COP) pour créer des espaces de réseautage et d'apprentissage mutuel, ainsi que " Fridays for future ", (Les vendredis pour l'avenir), un mouvement mondial de jeunes qui descendent dans la rue et qui vise à sensibiliser les jeunes comme les plus âgés au changement climatique.
Press Conference - 15th Conference of Youth
Credit: UNFCCC
  • La " Fondation pour l'éducation à l'environnement " (FEE), qui met l'accent sur l'impact mondial positif basé sur l'action et la promotion du développement durable, mène 5 projets dans environ 80 pays, dont environ 53 000 "Eco-écoles", "Learning about Forests" (Apprendre des forêts) - avec un accent sur la biodiversité et le rôle des forêts dans nos vies, et "Young Reporters for the Environment" (Les jeunes reporters de l’environnement) - qui encourage les jeunes à utiliser les médias pour raconter une histoire à leur communauté. Il a partagé ce qui a fonctionné dans son expérience : « Le processus doit se dérouler en boucles itératives, courtes, afin que les gens sentent qu'ils ont un impact. Essayez de montrer aux gens que même des petites actions peuvent avoir une incidence réelle. »
  • Un projet financé par la Commission européenne, appelé "Urban LEDs", qui implique la formation et l'autonomisation du personnel des collectivités locales dans huit pays : Inde, Indonésie, Bangladesh, Colombie, Brésil, Afrique du Sud, la République démocratique populaire lao et le Rwanda, pour fournir aux décideurs locaux des informations relatives au changement climatique. Maryke van Staden, de l'ICLEI (Local Governments for Sustainability), un réseau de villes et de régions, avec environ 1 750 membres et un réseau dans 100 pays, a expliqué comment les villes mettent en œuvre l'action ACE. Elle a souligné que « si les maires et les conseillers municipaux ne savent pas quelles décisions prendre parce qu'ils n'obtiennent pas les bonnes informations, nous avons un sérieux problème au niveau local".

Le dialogue a également donné lieu à des discussions sur les recommandations visant à intensifier la mise en œuvre de ACE après 2020, telles que : intégrer tous les éléments de ACE dans les politiques relatives au changement climatique, y compris dans les Contributions déterminées au niveau national (CDN) ; développer les stratégies nationales en faveur de l’ACE ; inclure l'éducation au changement climatique dans tous les programmes scolaires à tous les niveaux de l'enseignement scolaire et extrascolaire ; soutenir la participation des jeunes au-delà des écoles ; renforcer le rôle et la capacité des points focaux nationaux de ACE ; renforcer l’engagement et la participation des acteurs non-parties ; suivre et enregistrer les progrès ; encourager la coopération régionale et internationale ; créer des partenariats.

ACE working group
Credit: UNFCCC

Les travaux de l’ACE se poursuivront lors des semaines régionales du climat de l’Amérique latine et des Caraïbes et de l’Asie et du Pacifique en août et septembre 2019. Ainsi que lors de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP25 au Chili en décembre, au cours de laquelle les pays adopteront un projet de décision sur ACE sur le cahier des charges pour la révision du Programme de travail de Doha.

M. Iván José Véjar Pardo de la présidence entrante de la COP25, a déclaré : « Nous sommes très heureux de voir que la réalisation du cahier des charges pour le réexamen du Programme de travail de Doha sur l'article 6 de la Convention, qui doit être adopté à Santiago, est achevé. Il s'agit là d'une base solide pour une révision et une amélioration réussies du programme de travail de Doha à la COP25. » 

A propos de l'Action de l’ONU Changements climatiques pour l'autonomisation climatique des populations

L’action pour l’autonomisation climatique (ACE) reconnaît l'importance de l'éducation au changement climatique, de la formation, de la sensibilisation, de la participation et de l'accès du public à l'information, et demande aux Parties de coopérer pour prendre les mesures appropriées.

L'Accord de Paris sur le changement climatique encourage également les Parties à continuer de promouvoir l'intégration systématique d'un enseignement participatif et tenant compte de la parité hommes-femmes, d'une formation, d'une sensibilisation du public, de la participation des citoyens,  de l’accès du public a l’information  et d'une coopération régionale et internationale dans toutes les activités d'atténuation et d'adaptation menées au titre de la Convention, autant qu’en vertu de l'Accord de Paris le cas échéant, notamment dans les processus de conception et d'exécution des Contributions déterminées au niveau national, des plans nationaux d'adaptation et des stratégies à long terme pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre et pour les politiques climatiques.