La réunion de haut niveau de l'Assemblée générale appelle à l'ambition climatique
29 mars 2019
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Credit: UN Photo
General Assembly High-Level Meeting Urges Climate Ambition

ONU Changements climatiques Infos, 29 mars 2019 – A peine plus de dix ans : c’est tout ce qu’il nous reste pour mettre un terme aux dommages irréversibles causés par le changement climatique, ont entendu dire cette semaine les dirigeants politiques du monde entier lors d'une réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur le climat et le développement durable.

La réunion était axée sur la protection du climat mondial pour les générations présentes et futures, en considération de toutes les dimensions que revêt le Programme de développement durable à l'horizon 2030 : économiques, sociales et environnementales du.

« Nous sommes la dernière génération qui peut éviter de causer des dommages irréparables à la planète », a averti María Fernanda Espinosa Garcés, présidente de l'Assemblée générale, ancienne Ministre des affaires étrangères de l'Équateur, en soulignant que 11 ans sont tout ce qui reste pour éviter une catastrophe. Soulignant le thème de la réunion, Mme Espinosa a appelé à une approche intergénérationnelle du changement climatique. « La justice climatique est une justice intergénérationnelle », a-t-elle dit.

Soulignant l'intensification des appels lancés par les responsables de la jeunesse en faveur d'une action sur le changement climatique, elle a ajouté que 2019 devait être une année d'action climatique à tous les niveaux. S'inspirant des milliers d'étudiants du monde entier qui réclament des actions concrètes, elle a appelé les dirigeants mondiaux à faire de 2020 la dernière année où les émissions de carbone dues aux activités humaines auront augmenté.

Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré qu'aucun pays ni aucune communauté n'était à l'abri des cataclysmes afférents au climat, les pauvres et les vulnérables étant les premiers à en souffrir et les plus durement touchés.

Il a lancé un appel à l'aide aux quelque trois millions de personnes touchées par le cyclone Idai au Mozambique, au Malawi et au Zimbabwe. De tels phénomènes sont de plus en plus fréquents, leur impact de plus en plus sévère, et la situation ne fera qu’empirer si nous n’agissons pas dès maintenant, s’est alarmé le Secrétaire général.

Il a également déclaré que l'humanité disposait des outils nécessaires pour faire face à la crise suggérant de s’appuyer sur le Programme de développement durable à l'horizon 2030 et l’Accord de Paris sur le changement climatique. « Mais les outils ne servent à rien si vous ne les utilisez pas », a-t-il souligné : « Nous avons besoin d'action, d'ambition et de volonté politique. »

Le Secrétaire général de l'ONU a appelé les dirigeants à participer au Sommet sur l'action pour le climat qui s'est tenu à New York le 23 septembre, avec des plans concrets et réalistes pour renforcer les Contributions déterminées au niveau national d'ici 2020.

Il a demandé aux États de démontrer comment on peut parvenir à une réduction des gaz à effet de serre de 45% au cours de la prochaine décennie et à des émissions globales nulles en 2050, de veiller à ce que personne ne soit désavantagé par les mesures climatiques et de démontrer comment ces mesures contribueraient à créer des emplois, réduire la pollution atmosphérique et améliorer la santé publique.

Les discussions au cours de l'Assemblée ont porté sur les réalisations des deux dernières Conférences des Nations Unies sur le changement climatique, ainsi que sur les attentes concernant la prochaine, la COP25, qui se tiendra au Chili en décembre.

Lors de la COP24 en Pologne l'année dernière, les gouvernements ont adopté un solide ensemble de lignes directrices pour la mise en œuvre de l'historique Accord de Paris sur le changement climatique de 2015.

Le Premier ministre fidjien Frank Bainimarama, qui a présidé la COP23 en 2017 à Bonn, a souligné le fait que si la réunion a été marquée par des désaccords et quelques griefs, un esprit de coopération et d’entente a prévalu.

Michał Kurtyka, Secrétaire d'État au Ministère polonais de l'énergie et de l'environnement et Président de la COP24, a déclaré qu'une approche de l'atténuation du changement climatique centrée sur l'homme avait émergé à Katowice.

Pour sa part, Carolina Schmidt, ministre de l'Environnement du Chili et présidente de la prochaine COP25, a déclaré que le débat devait maintenant s’orienter vers des évolutions et des actions adaptées, compte tenu que changement climatique et pauvreté sont liés.

Les trois présidents de la COP, anciens et futurs, ont appelé les nations du monde à accroître leur ambition climatique afin que l'objectif de 1,5 °C de l'Accord de Paris puisse être atteint.

Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l'ONU Changements climatiques, a noté que les succès des deux dernières conférences des Nations Unies sur le changement climatique avaient prouvé que le multilatéralisme est vivant et prêt à relever les défis du changement climatique. « Mais il n'y a pas de temps à perdre », a-t-elle averti.

General Assembly High-Level meeting

De gauche à droite : Patricia Espinosa, Chef de l'ONU Changements climatiques, en compagnie des présidents des COP23, COP24 et COP25 Frank Bainimarama, Michał Kurtyka et Carolina Schmidt