Déclaration conjointe d'Alok Sharma, Sameh Shoukry et Patricia Espinosa
Le rapport sur les mesures d’atténuation des changements climatiques dans le cadre du sixième cycle d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat a été publié aujourd’hui.
Ce rapport a été approuvé par 195 délégations gouvernementales et nous remercions ses auteurs pour tout le travail effectué lors de sa préparation.
Le mois dernier, le rapport du groupe de travail II sur l'adaptation, les impacts et la vulnérabilité a mis en évidence les impacts qui seront ressentis si la température n'est pas limitée à une augmentation de 1,5°C.
Le rapport d'aujourd'hui sur les mesures d'atténuation montre plus clairement que jamais que la fenêtre d'opportunité pour y parvenir se referme rapidement. Les émissions mondiales continuent d'augmenter et les trajectoires d'émissions impliquées par l'ensemble actuel des contributions déterminées au niveau national (NDC) ne suffisent pas à limiter l'augmentation de la température moyenne mondiale à un niveau bien en deçà de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels et poursuivre les efforts pour limiter l'augmentation de la température à 1,5°C. Pour que cette limite soit respectée, les émissions mondiales de CO2 doivent atteindre leur pic immédiatement et diminuer de moitié d'ici à 2030.
Le financement doit également être considérablement augmenté pour soutenir la transition urgente et juste vers une économie à faible émission de carbone, et relever les défis de l'adaptation.
Malgré l'urgence de notre tâche, il y a de l'espoir. La fenêtre de possibilité d'action n'est pas encore totalement fermée. Le rapport souligne que la baisse des coûts des énergies renouvelables et des technologies vertes offre des possibilités importantes de progrès. Il est également évident qu'en réduisant les émissions en temps voulu et à grande échelle, les pays peuvent poursuivre leur stratégie d'atténuation compatible avec la limitation du réchauffement de la planète, comme le prévoit l'Accord de Paris et le Pacte de Glasgow pour le climat, tout en développant leurs économies dans le cadre d'une transition équitable et d'une manière durable. De plus en plus, la transition vers une économie à faible émission de carbone et résiliente est le choix le plus sûr et le plus compétitif qu'un pays, une entreprise ou un investisseur puisse faire.
En tant que présidence de la COP 26, présidence entrante de la COP 27 et secrétaire exécutive de la CCNUCC, nous rappelons aux Parties leurs obligations en vertu de l'Accord de Paris à répondre à la science. Un engagement que les Parties elles-mêmes ont reconnu à Glasgow l'année dernière lorsqu'elles ont reconnu que, collectivement, nous devons faire davantage au cours de cette décennie critique pour maintenir le seuil de 1,5°C à portée de main.
Nous nous sommes engagés à réexaminer et à renforcer les objectifs 2030 de nos NDC, si nécessaire, afin de les aligner sur l'objectif de température de Paris d'ici la fin de l'année. Ce rapport met en évidence la nécessité de ces actions. Dans l'intérêt de la prochaine génération et de l'avenir de notre planète, nous exhortons toutes les parties, en particulier les principaux émetteurs, à réagir de toute urgence à ce rapport en mettant en œuvre les promesses et les engagements pris dans le cadre de la CCNUCC et de l'Accord de Paris, et en mettant en œuvre le Pacte de Glasgow pour le climat.
Alok Sharma, Président COP 26
Sameh Shoukry, Président Designé de la COP 27
Patricia Espinosa, Secrétaire exécutivr ONU Climat