L’action climatique, « une bataille pour nos vies », aux yeux d’António Guterres
1 juillet 2019
Article
Antonio Guterres at Abu Dhabi Cliamte Meeting 2019
Credit: @IRENA , Twitter

ONU Changements climatiques Infos, 1er juillet 2019 - Lors d'une réunion à Abou Dhabi (Émirats arabes unis), le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a rappelé aux dirigeants que le changement climatique progresse plus vite que ne l'avaient prédit les plus grands scientifiques du monde et que la communauté internationale doit apporter une réponse adéquate en saisissant les principales occasions qui se présenteront cette année et l'année prochaine. Il a ainsi déclaré :

« Nous sommes ici parce que le monde est confronté à une urgence climatique préoccupante. Les perturbations climatiques se produisent en ce moment même, et elles nous affectent tous autant que nous sommes. (...) Nous menons une bataille pour nos vies. Mais c'est une bataille que nous pouvons gagner. »

La réunion d'Abu Dhabi sur le climat, qui se tient jusqu'au 3 juillet, réunit gouvernements et dirigeants de tous les secteurs, et notamment les entreprises, les autorités locales, la société civile, le système des Nations Unies et des représentants des jeunes.

L'objectif central de la réunion est de faire le point sur les progrès réalisés à ce jour dans tous les domaines d'action du Sommet sur le climat convoqué le 23 septembre par le Secrétaire général des Nations Unies, mais aussi d'identifier et de mettre au point des propositions d'initiatives qui pourraient être annoncées lors du sommet.

António Guterres a attiré l'attention sur des informations récentes selon lesquelles les glaciers de l'Himalaya fondent deux fois plus vite depuis le début du siècle, menaçant les réserves d'eau dans toute l'Asie centrale, du Sud et de l'Est.

Lundi, l'Organisation météorologique mondiale (OMM) a souligné le fait que la Terre pourrait avoir connu les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées entre 2015 et 2019.

Les températures ont dépassé les 50 °C en Inde, au Pakistan et dans certaines régions du Moyen-Orient ces dernières semaines. La canicule inhabituellement précoce en Europe, avec des températures supérieures à 40 °C en France et en Espagne, n'est que la dernière d'une série d'événements climatiques extrêmes.

A Abu Dhabi, António Guterres a déclaré que de nombreux pays ne tiennent pas leurs promesses en vertu de l'Accord de Paris sur le changement climatique.

Dans le même temps, il a félicité des pays comme le Chili, le Costa Rica, la Finlande, les Îles Marshall et le Royaume-Uni qui ont récemment présenté des plans concrets, détaillés et convaincants pour atteindre la neutralité carbone d'ici le milieu du siècle.

2020 est l'année où les gouvernements soumettront des plans d'action nationaux révisés et améliorés (également connus sous le nom de Contributions déterminées au niveau national, ou CDN) dans le cadre de l'Accord de Paris.

C'est essentiel pour atteindre l'objectif central de l'Accord de Paris qui est de limiter la hausse de la température moyenne mondiale à un maximum de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels.

Or, cette année est qualifiée d' « année de l’ambition climatique », étant donné que les plans d'action concrets pour le climat doivent être conçus et présentés bien avant toute soumission officielle dans le cadre de l'accord de Paris, et que le sommet de septembre est un moment clé pour ce faire. Le Secrétaire général de l'ONU a poursuivi :

« Maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C à la fin du siècle nécessitera des "transitions rapides et profondes" dans la façon dont nous gérons les sols, l'énergie, l'industrie, les bâtiments, les transports et les villes. »

« Je demande à tous les dirigeants, des gouvernements et du secteur privé, de présenter des projets - au sommet ou au plus tard en décembre 2020 - pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45 % d'ici 2030 et atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. »

Le chef de l'ONU a également souligné le caractère central du financement de la lutte contre le changement climatique, ce qui signifie atteindre l'objectif de 100 milliards de dollars par an, provenant de sources publiques et privées, pour prendre des mesures visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre et renforcer la résilience aux conséquences inévitables du changement climatique dans un monde en développement.

Voici l’intervention complète (en anglais) du Secrétaire général de l'ONU lors de la réunion préparatoire du Sommet d'Abou Dhabi sur le climat.