Des personnalités mondiales demandent que des mesures d’urgence soient prises en faveur de l’adaptation au changement climatique
10 septembre 2019
Communiqué de presse extérieur
Global Commission on Adaptation report
Credit: Neil Palmer/CIAT
A woman harvesting rice in Nepal

La Commission mondiale sur l’adaptation publie un rapport montrant que l’adaptation peut générer des bénéfices de plus de 7 000 milliards de dollars.

10 septembre 2019 (Washington, Rotterdam) – Les responsables de la Commission mondiale sur l’adaptation appellent les gouvernements et les entreprises à prendre des mesures urgentes pour innover et faire progresser les solutions d’adaptation au changement climatique, à la lumière des résultats de nouvelles recherches. La commission est dirigée par Ban Ki-moon, huitième secrétaire général des Nations Unies, Bill Gates, coprésident de la Fondation Bill et Melinda Gates, et Kristalina Georgieva *, directrice générale de la Banque mondiale.

Le rapport de la Commission mondiale sur l’adaptation est publié alors que les effets du changement climatique, tels que les ouragans extrêmement puissants, les inondations et les incendies incontrôlés, deviennent des préoccupations de plus en plus urgentes. Comme les récents événements l’ont montré, le changement climatique affecte les populations du monde entier. En outre, l’inaction contribuera à aggraver la pauvreté de millions de personnes, ce qui conduira à une augmentation des conflits et de l’instabilité.

Le rapport présente une vision audacieuse de la manière de transformer les systèmes clés pour renforcer la résilience et accroître la productivité. La Commission mondiale sur l’adaptation estime que l’adaptation peut générer des retombées économiques importantes. Le taux de rentabilité global des investissements conduisant à améliorer la résilience est élevé, avec des rapports bénéfices-coûts compris entre 2 pour 1 et 10 pour 1, voire plus dans certains cas.

Plus précisément, l’analyse montre qu’à l’échelle mondiale, investir 1 800 milliards de dollars entre 2020 et 2030 dans cinq domaines pourrait générer des bénéfices nets totaux de 7 100 milliards de dollars. Les cinq domaines cités dans le rapport sont les systèmes d’alerte rapide, les infrastructures résistantes au climat, l’amélioration de l’agriculture dans les zones arides, la protection des mangroves et le renforcement de la résilience des ressources en eau. Ces domaines représentent uniquement une partie de l’ensemble des investissements nécessaires et du total des bénéfices possibles.

L’adaptation au changement climatique présente aussi un « triple avantage » : elle évite les pertes futures, elle génère des gains économiques concrets grâce à l’innovation, et elle produit des avantages sociaux et environnementaux supplémentaires.

Le rapport préconise une adaptation qui prenne en compte les inégalités sous-jacentes au sein de la société et qui associe davantage de personnes à la prise de décision, en particulier les populations les plus vulnérables aux effets du changement climatique. La réalité est que ce sont les personnes les plus touchées par le changement climatique qui en sont le moins responsables, et cette réalité fait de l’adaptation un impératif humain.

 

 

Le rapport appelle à des changements fondamentaux dans trois domaines (la compréhension, la planification et le financement) afin que les effets du changement climatique ainsi que les risques et les solutions qui y sont associés se trouvent au cœur de chaque prise de décision, à tous les niveaux. Le rapport examine la manière dont ces changements majeurs peuvent être appliqués à sept systèmes interconnectés : l’alimentation, l’environnement naturel, l’eau, les villes, les infrastructures, la gestion des risques de catastrophe et la finance.

*Remarque : Kristalina Georgieva est actuellement en congé administratif de la Banque mondiale, dont elle est directrice générale, en raison de sa nomination en tant que candidate à la fonction de directrice générale du Fonds monétaire international.