Renforcement du financement de l’adaptation : à Bonn, des experts en ont souligné l’importance
16 août 2019
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Credit: Paul Hanaoka/Unsplash

ONU Changements climatiques infos, 31 juillet 2019 – Il est primordial d'accroître le financement de l'adaptation pour débloquer les mesures d'adaptation et soutenir les efforts de renforcement de la résilience dans le monde entier. Ce fut la principale conclusion d'une réunion d'experts qui s’est tenue à Bonn en juin dernier.

Des représentants de gouvernements et d’organisations non-parties se sont réunis les 25 et 26 juin à la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques à Bonn, pour discuter des défis liés à l’accès et à la mobilisation de financements pour l’adaptation aux changements climatiques. Ils ont également mis en valeur des études de cas concrets et des bonnes pratiques pouvant aider les pays, les entreprises ainsi que les communautés à surmonter ces problèmes chroniques.

Tout au long de la réunion, les intervenants et participants ont réfléchi sur les statistiques frappantes selon lesquelles, en moyenne, de 2015 à 2016, les fonds climatiques ne représentent que 3 % des flux internationaux de financement public de l'adaptation. Cela a mis en évidence la nécessité de combiner et de compléter le financement provenant de ces fonds par des investissements publics et privés supplémentaires.

En Ethiopie, par exemple, le financement de la lutte contre le changement climatique a été mobilisé auprès de sources multilatérales, mais a été soutenu par des investissements du gouvernement national. L’alignement des dépenses intérieures et des priorités gouvernementales sur la question de l’adaptation est impérative afin de faire avancer les mesures d'adaptation en ce sens.

De nombreux participants ont également reconnu qu'il était essentiel d’associer davantage le secteur privé au financement des mesures d'adaptation. Business for Social Responsibility travaille avec les entreprises afin d’intégrer le risque climatique dans leur système de gestion des risques entrepreneuriaux actuels, afin que les avantages des mesures d'adaptation et les coûts de l'inaction soient clairement établis et que les entreprises puissent reconnaître l'intérêt économique d'investir dans l'adaptation.

Au Costa Rica, dans le secteur agricole, des démonstrations à l'intention des agriculteurs ont permis d’illustrer les arguments en faveur de l'adaptation et d'encourager l'adoption de mesures d'adaptation, permettant ainsi d’augmenter les revenus des agriculteurs. Les projets financés à travers les fonds internationaux pour le climat ont ouvert la voie à ces démonstrations.

Les gouvernements peuvent également déployer des outils et des interventions politiques pour aider à inciter le secteur privé à accroître ses investissements dans l'adaptation. Aux Maldives, en partie en réponse aux interventions politiques du gouvernement national, le secteur du tourisme investit de plus en plus dans l'adaptation et la protection côtière. Ces investissements ont été reconnus par le secteur du tourisme comme essentiels à la viabilité à long terme de leurs entreprises.

La collaboration avec d'autres partenaires peut aider les gouvernements dans leurs efforts pour faire participer leur secteur privé intérieur à l'adaptation. Au Viet Nam, par exemple, le PNUD s'est associé à la Banque asiatique de développement dans le cadre d'un projet d'appui au Ministère de l'agriculture et du développement rural du Viet Nam pour moderniser les réseaux d'innovation et les investissements contre les aléas climatiques. Ce partenariat avec le PNUD a généré une approche gouvernementale globale qui a facilité le partage de l'information. Ensemble, ces partenaires ont mis en place une plateforme de partage d'informations librement accessible aux collectivités territoriales et aux acteurs du secteur privé qui les aide à aligner leurs investissements sur les priorités d'information et d'adaptation aux risques climatiques.

Ces exemples ont été mis en valeur lors de la réunion 2019 des experts techniques sur l’adaptation, qui a donné lieu à l’organisation de sept séances animées par six organisations d'experts bénévoles : le Fonds vert pour le climat, le Fonds pour l’adaptation, le Centre et le réseau des technologies climatiques, l’Institut de Stockholm pour l’environnement,  le Partenariat PNUE-DTU et la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

Lors de la clôture de la réunion, Tomasz Chruszczow, le champion de haut-niveau de l’action climatique polonais, a souligné que le statu quo ne permettra pas les transformations nécessaires pour un avenir résilient au climat. Il a souligné la nécessité d'une planification globale de l'adaptation qui tire parti de la créativité et des ressources du secteur privé et d'un financement à l'appui de la formulation et de la mise en œuvre des plans d'adaptation nationaux.