ONU Climat Infos, le 17 juin 2021 - Dans un contexte d'insécurité alimentaire croissante due aux changements climatiques, les experts se sont efforcés d'identifier les moyens de parvenir à une gestion plus durable des terres et de l'eau lors de la conférence virtuelle d’ONU Climat de mai – juin qui prend fin aujourd’hui.

Ces solutions vont de la récupération des terres par l'agroforesterie et l'introduction d'espèces végétales fixatrices d'azote à la gestion intégrée des bassins versants qui tient compte des connaissances traditionnelles et autochtones.

Les effets des réchauffements climatiques, tels que les inondations et les sécheresses catastrophiques, menacent de plus en plus la stabilité des systèmes de production alimentaire dans le monde. Cela nécessite une action urgente à court terme pour aborder à la fois la réduction des émissions et l'adaptation aux impacts climatiques.

Selon le rapport spécial 2019 du GIEC sur le changement climatique et les terres, la stabilité de l'approvisionnement alimentaire devrait diminuer, affectant gravement les plus vulnérables.

Dans le même temps, l'action climatique peut accroître la durabilité de l'agriculture et apporter des bénéfices supplémentaires socio-économiques et de développement, qui contribuent à l'éradication de la pauvreté et à des moyens de subsistance plus résilients pour les populations vulnérables.

La mise en œuvre de pratiques agricoles durables pour atteindre la sécurité alimentaire dans le contexte du changement climatique est un sujet majeur dans le processus des Nations unies sur les changements climatiques. Depuis 2018, les pays, les experts et les parties prenantes intéressées se sont réunis pour discuter des possibilités offertes dans six domaines agricoles techniques convenus, allant du rôle des sols et des nutriments, à des systèmes de gestion du bétail plus efficaces et à l'évaluation des mesures d'adaptation aux effets des changements climatiques.

Lors d'un atelier organisé dans le cadre de la conférence d’ONU Climat de mai-juin, les pays et les experts ont discuté de la manière de parvenir à une gestion plus durable des terres et de l'eau.

Ils ont identifié des actions pour une gestion intégrée des bassins versants qui tienne compte non seulement des connaissances scientifiques, mais aussi des connaissances traditionnelles et autochtones, et des moyens d'impliquer et de protéger les moyens de subsistance des agriculteurs, des communautés locales, des jeunes et des populations autochtones, tout en garantissant l'égalité entre les sexes.

L'un des principaux exemples est un projet du Fonds d'adaptation en Colombie et en Équateur, dans le cadre duquel les communautés ont sélectionné un portefeuille d'activités d'adaptation concrètes réalisables grâce à un processus de planification participative communautaire adapté au contexte. Parmi les autres exemples, citons un système d'alerte précoce spécifiquement adapté aux communautés autochtones, des mesures de gestion de l'eau conformes aux plans d'adaptation communautaires et la récupération des terres grâce à l'agroforesterie et aux espèces végétales fixatrices d'azote.

Les participants à l'atelier ont souligné que les travaux futurs sur l'agriculture dans le cadre de la CCNUCC devraient être orientés vers la mise en œuvre d'une agriculture durable pour atteindre la sécurité alimentaire. M. Ayman Amin, un délégué de l'Egypte, a déclaré : Même s'il est vrai que la FAO et d'autres institutions sont plus proches des agriculteurs que l'ONU Climat, l'agriculture et la sécurité alimentaire devraient tout de même être incluses dans le processus de la CCNUCC, en particulier pour fournir des orientations aux autres institutions.

La prochaine Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 26), qui se tiendra à Glasgow en novembre, offrira aux pays une occasion cruciale de consolider leur travail pour aider les agriculteurs du monde entier à mettre en œuvre des pratiques agricoles durables.