Le conseil d'administration du Fonds vert pour le climat (GCF) a validé vendredi la somme de 168 millions de dollars des États-Unis pour financer des projets et programmes d'une valeur de 624 millions, signalant ainsi la fin de sa phase de lancement et le lancement des flux financiers climatiques vers les pays en développement par l'intermédiaire du fonds.
Les activités soutenues par le conseil d'administration généreront jusqu'à 1,3 milliard de dollars d'investissements au cours des cinq prochaines années.
Le conseil, qui se réunit cette semaine en Zambie, a approuvé une première série de projets qui incluent des mesures d'atténuation et d'adaptation. Trois projets sont en Afrique, trois dans la région Asie-Pacifique et deux en Amérique latine. Les entités partenaires des projets incluent des organismes nationaux, régionaux et internationaux accrédités au Fonds, tant du secteur public que du secteur privé.
Les huit projets approuvés sont:
- Renforcer la résilience des zones humides dans la province de Datem del Marañón au Pérou, avec Profananpe (6,2 millions de dollars de financement du GCF)
- Accroître l'utilisation des informations climatiques récentes et des systèmes d'alerte précoce au Malawi, avec le PNUD (12,3 millions de dollars de financement du GCF)
- Renforcer la résilience des écosystèmes et des communautés en restaurant les bases productives des terres salinisées au Sénégal, avec CSE (7,6 millions de dollars de financement du GCF)
- Vulgarisation des infrasctructures résilientes au climat au Bangladesh, avec KfW (40 millions de dollars de financement du GCF)
- Le fonds KawiSafi Ventures en Afrique de l'est, avec Acumen (25 millions de dollars de financement du GCF)
- Obligation verte d'efficacité énergétique en Amérique latine et dans les Caraïbes, avec IDB (217 millions de dollars alloués par le GCF)
- Soutenir les communautés vulnérables dans la gestion des sécheresses causées par le changement climatique aux Maldives, avec le PNUD (23,6 millions de dollars de financement du GCF)
- Approvisionnement en eau et gestion des eaux usées en milieu urbain à Fiji, avec ADB (31 millions de dollars de financement du GCF)
«L'approbation de ces premiers projets est une étape importante, surtout pour les entités partenaires et bénéficiaires du GCF», a déclaré Gabriel Quijandria Acosta, coprésident du conseil d'administration. «Le premier examen des projets a été une expérience enrichissante pour le conseil. Cela nous a permis de réfléchir aux domaines sur lesquels il faut encore travailler pour accélérer le soutien aux pays qui subissent déjà les impacts dévastateurs du changement climatique.»
«Les projets approuvés présentent les impacts transformatifs escomptés par la création du GCF», a ajouté Henrik Harboe, coprésident du conseil. «Nous avons des projets innovants qui ont tous satisfait à un processus d'examen rigoureux, dont une évaluation par le comité technique consultatif indépendant», a déclaré M. Harboe. «Le Fonds est véritablement en marche et je suis confiant que le conseil accroîtra et financera des projets de plus grande envegure dans un avenir proche, en accord avec les ambitions du Fonds.»
Le conseil a aussi convenu d'allouer jusqu'à 195 millions de dollars aux prochaines étapes du programme d'obligation verte de l'efficacité énergétique en Amérique latine et dans les Caraïbes, mobilisant environ 630 millions de plus d'investissements privés.
«L'obligation verte pour l'efficacité énergétique est innovante. Elle démontre comment les marchés des capitaux peuvent dévier le courant classique des fonds institutionnels vers l'efficacité énergétique», a déclaré Samy Ben-Jaafar, directeur de programme pour le secteur privé au GCF. «Une fois reproduite, cette approche peut libérer le capital nécessaire pour répondre au déficit de financement de l'efficacité énergétique», a-t-il expliqué.
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a identifié à maintes reprises le déficit de financement de l'efficacité énergétique comme principal fossé de la finance climatique mondiale.
Le Fonds vert pour le climat a achevé la dernière phase d'un programme de travail ambitieux ciblé par le conseil et est devenu pleinement opérationnel en prenant ses premières décisions de financement, en amont de la conférence de la CCNUCC sur les changements climatiques à Paris.
Comme le financement climatique est une composante critique des pourparlers mondiaux sur le climat, l'approbation de ces premières propositions de projets signale une mesure importante pour établir la confiance entre les pays en développement et développés. Les pays ont appelé à un financement du GCF administré adéquat pour financer les objectifs de leurs contributions prévues déterminées au niveau national (INDC).
«Nous avons parcouru beaucoup de chemin pour construire la capacité du Fonds vert pour le climat à partir de rien au cours des deux dernières années», a déclaré Héla Cheikhrouhou, Directrice exécutive du Fonds. «Je suis ravie de l'atteinte de tous les objectifs du conseil pour cette année, dont le point culminant est l'approbation des premières propositions de financement», a-t-elle expliqué. «Beaucoup d'autres projets sont en développement au GCF et nous commençons enfin à remplir notre mission de faire progresser la réponse mondiale au changement climatique».
Le conseil a aussi accueilli plusieurs nouveaux membres et élu deux nouveaux coprésidents, M. Ewen McDonald (Australie) et M. Zaheer Fakir (Afrique du Sud) pour la prochaine année.
La 12ème réunion du conseil du GCF aura lieu au cours de la semaine du 7 mars 2016 au siège du GCF à Songdo, en République de Corée.
Le Fonds vert pour le climat, qui a été établi par 194 gouvernements qui sont des Parties à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), a été chargé d'aider à maintenir l'augmentation de la température atmosphérique de la planète en dessous de 2 degrés Celsius. Le Fonds a reçu des engagements d'environ 10 milliards de dollars des États-Unis en 2014, dont plus de la moitié ont été formalisés par la signature d’accords de contribution. Il a commencé à investir ses ressources pour soutenir la transition des pays en développement vers un développement à faibles émissions et résilient au climat, permettant l'atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Plus de détails sur les projets validés sont disponibles sur le nouveau site du fonds au http://www.greenclimate.fund