La COP25, tremplin pour une ambition climatique renforcée
29 novembre 2019
Communiqué ONU Changements Climatiques
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Bonn/Madrid, le 29 novembre – Alors que l’urgence climatique mondiale s’intensifie et que les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, les gouvernements vont se réunir à Madrid lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques COP25 (du 2 au 13 décembre 2019) afin de prendre des mesures qui seront cruciales pour la suite du processus de l’ONU Changements climatiques.

La conférence se déroulera sous la présidence du gouvernement du Chili et sera organisée avec le soutien logistique du gouvernement espagnol.

Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques, a déclaré : « Cette année, nous avons assisté à une aggravation des effets du changement climatique, notamment des sécheresses, tempêtes et vagues de chaleur plus intenses, qui a eu des conséquences désastreuses pour l’éradication de la pauvreté ainsi que pour la santé humaine, les migrations et la réduction des inégalités. »

« Les possibilités d’agir à l’échelle mondiale pour régler le problème du changement climatique sont peu nombreuses, et elles se réduisent rapidement. Nous devons de toute urgence utiliser tous les outils de coopération multilatérale afin que la COP25 serve de tremplin pour une ambition climatique plus forte et engager ainsi la planète sur la voie d’une transformation en profondeur en faveur de faibles émissions de carbone et de la résilience », a ajouté Mme Espinosa.

L’un des objectifs clés de la COP25 est d’élever le niveau de l’ambition générale en accomplissant plusieurs aspects pour la réalisation intégrale de l’Accord de Paris sur le changement climatique.

L’an dernier, lors de la COP24 en Pologne, la majeure partie des directives de l’Accord de Paris ont été adoptées, à l’exception de celles de l’article 6 de l’Accord de Paris.

L’article 6 fournit des directives sur la manière dont fonctionneront les marchés climatiques internationaux, ce qui constitue un outil économique essentiel d’envergure mondiale pour faire face aux changements climatiques.

Les autres priorités de la COP25 porteront notamment sur les domaines de l’adaptation, des pertes et dommages, de la transparence, du financement, du renforcement des capacités, des questions liées aux peuples autochtones, des océans, des forêts et de l’égalité des sexes.

En particulier, la technologie et l’octroi de financement sont cruciaux afin de permettre aux pays en développement de rendre leurs économies plus vertes et de renforcer leur résilience.

« Nous avons constaté que certains progrès ont été accomplis en matière de financement climatique pour les pays en développement, mais nous continuerons d’exhorter les pays développés à respecter leur promesse de mobiliser 100 milliards de dollars chaque année à partir de 2020, a précisé Mme Espinosa. Il faut aussi que l’ensemble des flux financiers mondiaux reflètent la transformation en profondeur que nous avons besoin dans toutes les couches de la société : l’abandon des investissements à forte empreinte carbone au profit d’une croissance plus durable et résiliente. Les demi-mesures ne suffiront pas : il faut un changement radical. »

 

La COP25 prépare le terrain pour des CDN améliorées

En 2020, les pays doivent transmettre de nouvelles versions ou des versions mises à jour de leurs plans nationaux d’action climatique, également appelés Contributions déterminées au niveau national ou CDN (NDCs).

Si les émissions mondiales de gaz à effet de serre ne diminuent pas de 7,6 % par an entre 2020 et 2030, le monde manquera l’occasion de se mettre sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de limiter la hausse des températures à 1,5 °C fixé par l’Accord de Paris, comme l’indique l’édition 2019 du rapport sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de réduction des émissions, publié cette semaine par le Programme des Nations Unies pour l’environnement.

Cela signifie que les efforts collectifs actuels devraient au moins être multipliés par cinq afin de permettre la réduction des émissions nécessaire au cours des dix prochaines années pour atteindre l’objectif de 1,5 °C.

« Les CDN existantes sont encore insuffisantes, a expliqué Mme Espinosa. Si nous restons sur notre trajectoire actuelle, les estimations montrent que la température mondiale pourrait plus que doubler avant la fin du siècle. Cela aurait des conséquences négatives énormes pour l’humanité et menacerait notre existence sur cette planète. Il faut que notre trajectoire change immédiatement et sans délai. »

« Nous pouvons réussir, mais pour stabiliser la hausse de la température mondiale à 1,5 °C avant la fin du siècle, nous devons réduire les émissions de 45 % avant 2030 et atteindre la neutralité climatique avant 2050, a ajouté Mme Espinosa. C’est un défi extrêmement difficile, mais il est absolument nécessaire de le relever pour la santé, la sûreté et la sécurité de chacun sur cette planète, à court terme aussi bien qu’à long terme. »

Pour élever le niveau de l’ambition climatique, la COP25 utilisera les résultats du Sommet Action Climat qui a eu lieu à New York en septembre et des semaines régionales du climat organisées cette année en Afrique, en Asie et en Amérique latine en coopération avec l’ONU Changements climatiques.

« Durant ces événements cruciaux, nous avons assisté à une vaste mobilisation en faveur du climat, avec de nombreuses contributions des gouvernements et des parties prenantes non-Parties, notamment les régions, les villes, les entreprises et les investisseurs, a précisé Mme Espinosa. Leurs contributions sont essentielles pour mener la transformation dont nous avons besoin. »

Lors du Sommet Action Climat de New York, le Chili a annoncé le lancement de l’Alliance pour l’ambition climatique. Cette initiative rassemble les pays qui prévoient d’intensifier leurs actions en 2020 et ceux qui veulent travailler pour atteindre zéro émission nette de CO2 d’ici 2050.