Des leaders religieux et des scientifiques du monde entier lancent un appel lors de la préCOP26
5 octobre 2021
Déclaration extérieure
Coloured glass
Credit: Kaleidoscope / PxHere

ONU Climat Infos, le 5 octobre 2021. Des chefs religieux représentant les principales religions du monde se sont joints hier à des scientifiques au Vatican pour appeler la communauté internationale à relever ses ambitions et à intensifier son action en faveur du climat avant la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique COP26 qui se tiendra en novembre à Glasgow. Près de 40 chefs religieux ont signé un appel commun, qui a été présenté par le pape François au président désigné de la COP 26, le très honorable Alok Sharma, et au ministre italien des affaires étrangères, l'honorable Luigi Di Maio.

Parmi les signataires figurent des représentants de haut niveau de toutes les confessions chrétiennes, de l'islam sunnite et chiite, du judaïsme, de l'hindouisme, du sikhisme, du bouddhisme, du confucianisme, du taoïsme, du zoroastrisme et du jaïnisme - représentant un large éventail de chefs religieux. L'appel fait suite à une déclaration conjointe similaire faite le 8 septembre par les dirigeants de l'Église catholique romaine, de l'Église orthodoxe orientale et de la Communion anglicane, qui ont appelé les gens à prier pour les dirigeants mondiaux avant la COP26.

Voir le résumé de l'appel conjoint ci-dessous :

Aujourd'hui, après des mois de dialogue entre les chefs religieux et les scientifiques, nous nous retrouvons unis pour sensibiliser aux défis sans précédent qui menacent notre belle maison commune. Nos croyances et nos spiritualités nous enseignent le devoir de prendre soin de la famille humaine et de l'environnement dans lequel elle vit. Nous sommes profondément interdépendants les uns des autres et du monde naturel. Nous ne sommes pas les maîtres illimités de notre planète et de ses ressources. Les multiples crises auxquelles l'humanité est confrontée sont en définitive liées à une crise des valeurs, éthiques et spirituelles. Nous sommes les gardiens de l'environnement naturel, avec la vocation d'en prendre soin pour les générations futures et l'obligation morale de coopérer à la guérison de la planète. Nous devons relever ces défis en utilisant les connaissances de la science et la sagesse de la religion. Nous devons penser à long terme pour le bien de l'humanité tout entière. Le moment est venu de prendre des mesures transformatrices en tant que réponse commune.

Nous avons besoin d'un cadre d'espoir et de courage. Mais nous devons également changer le récit du développement.

Le changement climatique est une menace grave. Nous plaidons pour une action climatique commune mais différenciée à tous les niveaux.

Le monde est appelé à atteindre le plus rapidement possible des émissions nettes de carbone nulles, les pays les plus riches devant prendre l'initiative de réduire leurs propres émissions et de financer les réductions d'émissions des nations les plus pauvres. Tous les gouvernements doivent adopter une trajectoire qui limitera l'augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5°C au-dessus des niveaux préindustriels. Nous demandons aux nations ayant la plus grande responsabilité et la plus grande capacité actuelle de fournir un soutien financier substantiel aux pays vulnérables et de convenir de nouveaux objectifs pour leur permettre de devenir résilients au changement climatique, de s'y adapter et d'y faire face. Les droits des peuples autochtones et des communautés locales doivent faire l'objet d'une attention particulière.

Nous appelons les gouvernements à rehausser leur ambition et leur coopération internationale pour : favoriser une transition vers des énergies propres ; adopter des pratiques d'utilisation durable des terres ; transformer les systèmes alimentaires pour qu'ils deviennent respectueux de l'environnement et des cultures locales ; mettre fin à la faim ; et promouvoir des modes de vie et de consommation et de production durables. Les effets de cette transition sur la main-d'œuvre doivent être pleinement pris en compte. Nous appelons les institutions financières, les banques et les investisseurs à adopter un financement responsable, et les organisations de la société civile et tout un chacun à relever ces défis dans un esprit de collaboration.


Pour notre part, nous soulignons l'importance de :

- d'approfondir nos efforts pour amener les membres de nos traditions à changer leur cœur dans leur relation avec la Terre et les autres peuples ;

- d'encourager nos institutions éducatives et culturelles à renforcer et à privilégier l'éducation écologique intégrale ;

- participer activement au discours public sur les questions environnementales ;

- engager nos congrégations et institutions avec leurs voisins pour construire des communautés durables, résilientes et justes ;

- en soulignant l'importance de la réduction des émissions de carbone

- encourager nos communautés à adopter des modes de vie durables ;

- s'efforcer d'aligner nos investissements financiers sur des normes environnementales et sociales responsables ; et

- évaluer les biens que nous achetons et les services que nous louons avec le même regard éthique.

Les générations futures ne nous pardonneront jamais si nous ratons l'occasion de protéger notre maison commune. Nous avons hérité d'un jardin : nous ne devons pas laisser un désert à nos enfants. Les scientifiques nous ont prévenus qu'il ne restait peut-être qu'une décennie pour restaurer la planète. Nous implorons la communauté internationale, réunie à la COP 26, de prendre rapidement des mesures responsables et partagées pour sauvegarder, restaurer et guérir notre humanité blessée et la maison dont nous avons la charge. Nous appelons chacun à nous rejoindre sur ce chemin commun.