Private Finance Climate Action: From Awareness to Action - From Pioneers to Mainstream
4 décembre 2015
Communiqué de presse extérieur

Paris, 4 décembre 2015 – En capitalisant sur les cibles annoncées et les engagements pris lors du sommet pour le climat des Nations Unies, l’action des investisseurs, banquiers et assureurs en faveur du climat s’est considérablement développée. À l’occasion de la matinée sur les financements privés du plan d’Actions Lima-Paris, des initiatives innovantes seront présentées qui accélèrent la réorientation des capitaux en faveur du financement de la transition vers une économie résiliente et bas carbone.

L’action des acteurs financiers privés en faveur du climat a largement dépassé le niveau espéré en 2014.

Depuis le Sommet sur le climat des Nations Unies en septembre 2014, l’action volontaire des acteurs financiers privés en faveur du climat a atteint plusieurs points d’inflexion. Janos Pasztor, Secrétaire général adjoint des Nations Unies en charge du climat a présenté le rapport Trends in Private Sector Climate Finance qui montre que les institutions financières ayant pris des engagements l’an dernier les tiennent et sont rejointes par beaucoup d’autres.

1000 investisseurs, représentant 30 milliards d’euros d’actifs sous gestion, ont engagé des actions en faveur du climat. La décarbonation des portefeuilles est en route, la mesure de l’empreinte carbone doit devenir une pratique courante.

Les grandes coalitions d’investisseurs lancées en septembre 2014 ont dépassé leurs objectifs

L’engagement de Montréal pour le climat (Montréal Carbon Pledge), rassemblant les investisseurs qui s’engagent à mesurer leur empreinte carbone, a été signé par près de 120 investisseurs, représentant plus de 10 billlions de dollars d’actifs ;

  • La Coalition pour la décarbonation des portefeuillles (Portfolio Decarbonization Coalition - PDC) mise en place pour fédérer les investisseurs voulant réduire l’empreinte carbone de leurs portefeuilles a dépassé six fois son objectif, en réunissant 23 investisseurs avec 600 milliards de dollars d’actifs soumis à des objectifs de réduction d’émissions dès maintenant et à l’avenir.
  • À travers le mouvement Divest-Invest, 115 organismes caritatifs vont désinvestir des 200 principales entreprises de production d’énergie fossile et investiront 5 % de leurs portefeuilles dans des solutions favorables au climat.

Ce matin, trois investisseurs ont renforcé leur engagement en faveur d’une économe bas-carbone :

  • La Caisse des Dépôts, institution financière publique française et investisseur de long terme, s’engage à consacrer 15 Md€ à des investissements directs verts d’ici à 2017. Elle se donne l’objectif de réduire de 20 % l’empreinte carbone de ses portefeuilles d’actions cotées, soit 55 milliards d’euros.
  • ABP, le principal fonds de pension néerlandais s’engage à décarboner de 25 % d’ici à 2020 son portefeuille d’actions qui représente 100 Md €.
  • Alors qu’ils étaient tous les deux signataires de l’engagement de Montréal pour le climat, ils ont annoncé qu’ils se joignaient à la coalition pour la décarbonation des portefeuilles.
  • Le régime de retraite de l’État de New York - New York Common retirement Fund (CRF) - troisième fonds de pension des États-Unis, annonce le lancement d’une nouvelle stratégie qui se traduira, dans un premier temps, par l’application d’un nouvel indice bas carbone à un portefeuille initial de 2 milliards de dollars.

Banques : vers une transition ordonnée du financement du développement durable et de la croissance

Par leurs choix financiers, motivés par l’analyse des risques et des opportunités, les banques peuvent avoir un impact important sur l’économie réelle. De plus en plus de banques tiennent compte des objectifs climatiques dans la définition de leurs stratégies afin de suivre une trajectoire passant d’une économie fortement carbonée à une économie peu émettrice. Certaines ont annoncé publiquement qu’elles cessent de financer les secteurs d’activité très émetteurs. D’autres s’engagent à émettre ou souscrire des obligations vertes pour financer de nouveaux projets dans les énergies renouvelables ou l’efficacité énergétique.

Des institutions publiques et privés ont élaboré un ensemble de 5 principes pour intégrer l’action en faveur du climat au sein des institutions financières qui sera lancé à l’occasion de la COP21.

Ce matin, le Groupe Crédit Agricole s’est engagé à structurer 60 milliards d’euros de nouveaux financement dans les trois prochaines années pour combattre le changement climatique et à doubler le niveau de son financement des énergies renouvelables en deux ans. Il consacrera 5 milliards d’euros à des projets de transition énergétique d’ici à 2020.

L’assurance: le secteur accroît ses efforts pour répondre aux impacts climatiques déjà à l’œuvre.

70 % des catastrophes naturelles ne sont pas encore couvertes par une assurance. Ce matin, la Fédération internationale des assurances mutuelles et coopératives - International Cooperative & Mutual Insurance Federation (ICMIF) - lance l’initiative 5-5-5 qui vise à protéger 25 millions de personnes de plus dans les régions les plus pauvres d’ici à 2020 soit 20 % de l’engagement pris en 2015 par le G7 de protéger 400 millions de personnes pauvres supplémentaires des catastrophes naturelles, ce qui est crucial pour la croissance mondiale.

Les compagnies d’assurance s’engagent également comme investisseurs. Au sommet des Nations Unies sur le climat en septembre 2014, le secteur de l’assurance s’est donné l’objectif de doubler d’ici à la fin 2015 le niveau de ses investissements verts, qui s’élevait alors à 42 milliards de dollars. À eux seuls, les acteurs principaux du secteur ont dépassé cet objectif en ayant collectivement investi 109 milliards de dollars.

L’émergence du marché des obligations vertes, déjà 38 milliards de dollars en 2015.

Le marché mondial des obligations vertes a atteint 36,6 milliards de dollars d’émissions nouvelles en 2014 et 38,35 milliards à la mi-novembre 2015, selon l’annonce faite par le comité exécutif des Green Bond Principles. Pour être cohérent avec le scénario 2 degrés, il faudrait atteindre un volume de 500 milliards de dollars par an. Le marché des obligations vertes doit se développer plus largement dans le monde et se diversifier.

Lancement de nouvelles initiatives pour accroître et accélérer le financement d’actifs verts.

Les engagements volontaires des acteurs financiers sont prometteurs mais pourraient s’avérer insuffisants pour réussir la transition vers une économie bas carbone sur le long terme. Pour atteindre les niveaux exigés par l’objectif de 2 degrés, la finance privée fait encore face à des obstacles. Le système financier dans son ensemble doit être adapté pour mobiliser le capital vers une économie verte. De nouvelles formes d’initiatives public-privé doivent être développées pour répondre aux enjeux sectoriels de la transition.

Les stratégies nationales de transition décrites dans les contributions nationales des États pour la COP21 (INDC) appellent des règles nouvelles et offrent de nouvelles opportunités pour le secteur financier. L’association des investisseurs de long terme pour les infrastructures - Long Term Infrastructure Investors Association (LTIIA) - lance un programme pour le financement de la composante « infrastructures » des contributions nationales (INDC). C’est un exemple qui montre comment le secteur financier privé peut saisir les nouvelles opportunités d’investissements issues des INDCs. Le programme pilote apportera un appui aux pays volontaires. Le Sénégal est d’ores et déjà volontaire et le programme concernera six pays au démarrage.

Des initiatives innovantes majeures alliant finance publique et privée ont été présentées à la matinée finance privée du Plan d’Actions Lima-Paris :

la BERD accroit le financement bancaires privé pour l’efficacité énergétique. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a présenté un programme innovant, soutenu par le Fonds pour l’environnement mondial pour accroitre le financement de l’efficacité énergétique par les banques privées locales dans les pays émergents et en développement. Grâce à ce programme, jusqu’à 25 milliards de dollars pourront être mobilisés, pouvant entraîner la réduction d’émission de 62 millions de tonnes de carbone par an.

La Banque interaméricaine de développement (BID) lance un programme de soutien aux émissions d’obligations vertes dédiées à l’efficacité énergétique dans les pays latino-américains et des Caraïbes, avec le soutien du Fonds vert pour le climat. La BID apportera jusqu’à 450 millions de dollars avec un soutien complémentaire de 217 millions de dollars du Fonds verts pour le climat à ce nouveau programme. Il consiste à garantir des émissions d’obligations vertes qui refinancent des prêts à l’efficacité énergétique dans plusieurs pays de la région. Les réductions d’émissions de carbone induites par les projets financés sont estimées à 17 000 tonnes de carbone par million de dollar investi sur toute la durée des projets. 

La Sustainable Energy Marketplace : pour que les projets d’énergies renouvelables trouvent leur financement. L’agence internationale pour l’énergie renouvelable (IRENA) lance cette plate-forme Internet qui permet d’identifier des projets d’énergie renouvelable prometteurs et de les rendre accessibles aux financiers publics et privés pour accroître les investissements dans les marchés émergents. Le marché disposera d’espaces dédiés à l’Afrique, les Caraïbes et l’Amérique latine. 

Le Lab, Laboratoire mondial d’innovation pour la finance climatique lance de nouveaux outils financiers depuis l’incubation jusqu’à la mise en œuvre. TCX Investment Management Company B.V a annoncé que la KfW apportera 30 million d’euros à un des projets du Lab : le Long term foreign exchange risk management Instrument (TCX), outil de gestion du risque de change à long terme pour les projets d’énergie renouvelables et d’efficacité énergétique dans les pays d’Afrique sub-saharienne. Ce projet pourrait déclencher jusqu’à 1,3 milliard d’investissement privé jusqu’en 2025 et permettre une réduction d’émission de 500 000 tonnes de carbone par an.

LeLand Degradation Neutrality Fund (LDN Fund) pour financer la restauration des terres dégradées Ce véhicule d’investissement innovant vise à financer la réhabilitation et la gestion durable de 12 millions d’hectares de terres par an. Le lancement est prévu à la fin de 2016 pour offrir des opportunités d’investissement conformes aux objectifs de rendement/risque de nombre d’investisseurs. 

À PROPOS DE LPAA

Le Plan d'Actions Lima-Paris est une entreprise conjointe des présidences péruvienne et française de la COP, du Bureau du Secrétaire général des Nations Unies et du secrétariat de la CCNUCC. Il vise à renforcer l'action climatique en 2015, à Paris en décembre et bien au-delà: mobiliser une action mondiale robuste pour des sociétés à bas carbone et résilientes; fournir un soutien accru aux initiatives existantes, telles que celles lancées pendant le Sommet du Secrétaire général sur le climat à New York en septembre 2014; et mobiliser de nouveaux partenaires et fournir une plate-forme pour la visibilité de leurs mesures, engagements et résultats en amont de la COP 21. Pour en savoir plus, visitez http://newsroom.unfccc.int/lpaa-fr/a-propos/

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