ONU Changements climatiques Infos, 18 juin 2018 - La calotte glaciaire de l'Antarctique fond plus rapidement que prévu, révèle une étude scientifique publiée dans la revue scientifique Nature, soulignant l'urgence d'agir sur le changement climatique et de finaliser les lignes directrices nécessaires à la mise en oeuvre de l'Accord de Paris, à la fin de cette année.
L'étude, financée par la NASA et l'agence spatiale européenne ESA, conclut que les pertes du continent ont triplé depuis 2012, avec 180 milliards de tonnes de glace qui s’écoulent dans l'océan chaque année.
Si le changement climatique n’est pas rapidement maîtrisé, les scientifiques craignent que les calottes glaciaires de l'Antarctique ne s'effondrent à cause de celui-ci, entraînant une élévation du niveau de la mer qui aurait des conséquences désastreuses pour les villes et les communautés vivant dans des zones côtières de basse altitude.
Outre la submersion des régions littorales, l'élévation du niveau de la mer pollue les sources d'eau douce et l'eau de mer interfère avec l'agriculture en retardant la croissance des cultures.
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Variations de l’apport de la calotte glaciaire antarctique au niveau mondial de la mer, de 1992 à 2017. Crédit: IMBIE / Planetary Visions. Publié dans NASA Global Climate Change
Il n'y a plus de temps à perdrepour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Les résultats du travail d'Intercomparaison du Bilan Massique des Glaces - IMBIE, acronyme anglais pour Ice Sheet Mass Balance Inter-comparison Exercise - composé de 80 scientifiques provenant de 42 organisations internationales, soulignent que le temps presse et que les nations doivent agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre conformément aux objectifs de l'Accord de Paris.
Même si la calotte glaciaire ne va pas disparaître du jour au lendemain, la vitesse à laquelle elle va fondre contribuera à une élévation du niveau de la mer d'au moins 15 cm d'ici 2100.
Utilisant 24 relevés satellites de l'Antarctique, ce dernier IMBIE est l'évaluation la plus complète des changements de masse de glace antarctique jamais réalisés.
« A ce jour, c'est l'étude la plus approfondie de la répartition des masses glacières de l'Antarctique », a déclaré Erik Ivins, co-responsable de la mission d'évaluation du Jet Propulsion Laboratory (JPL) de la NASA. « Elle couvre une période plus longue que notre étude IMBIE 2012, comprend un groupe plus important de participants, intègre des améliorations dans notre capacité d'observation et de meilleures compétences pour évaluer les incertitudes. »
L'équipe a examiné le bilan massique de la calotte glaciaire antarctique de 1992 à 2017 et a constaté que les pertes de glaces de l'Antarctique ont fait grimper le niveau global de la mer de 8 millimètres, et le phénomène s’est accélérée au cours des dernières années.
Depuis 2012 les glaces fondent à un rythme presque trois fois plus élevé qu’avant: presque toute la masse de glace perdue l’a été dans l'Antarctique Ouest - en particulier dans la péninsule antarctique où plus de 6 500 de kilomètres carrés de glace sont déjà tombés dans la mer - et à une croissance réduite de la calotte glaciaire de l'Antarctique Est, relativement stable.
La contribution potentielle de l'Antarctique à l'élévation globale du niveau de la mer à partir de sa banquise est presque 7,5 fois plus importante que toutes les autres sources de glace terrestre dans le monde réunies. Le continent stocke suffisamment d'eau gelée pour faire grimper le niveau des océans de presque 60 mètres si elle devait fondre complètement. Savoir combien de glace l'Antarctique perd est la clé pour comprendre les impacts du changement climatique maintenant et son rythme dans le futur.
L'article original qui est apparu sur le site Web de la NASA se trouve là. Le rapport principal peut être consulte ici.