ONU Climat Infos, le 18 janvier 2023 - L'adoption des énergies renouvelables progresse plus vite et plus loin que prévu, mais des mesures radicales sont encore nécessaires pour accélérer la transition énergétique.

S'exprimant lors de l'assemblée de l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) qui s'est tenue à Abou Dhabi le week-end dernier, M. Stiell a déclaré que les résultats positifs de la COP 27, la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de novembre dernier offrent au monde une énorme opportunité de progresser, dès maintenant.

Cela nécessite la coopération de chaque pays représenté dans cette salle, a déclaré M. Stiell. Toutes les parties doivent s'unir afin d'atteindre le niveau d'ambition nécessaire pour aller là où nous devons aller, et nous avons beaucoup de travail à faire pour y arriver.

Il y a des raisons d'être optimiste en matière d'énergies renouvelables, car celles-ci progressent plus loin et plus vite que prévu. En voici quelques exemples :

• Les ajouts de capacités électriques renouvelables dépassent ceux des énergies non renouvelables depuis 2014.
• Le Renewables Outlook de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) complète ce constat en indiquant que les énergies renouvelables devraient représenter plus de 90% de l'expansion de la capacité électrique mondiale au cours des cinq prochaines années et que les énergies renouvelables deviendront la principale source de production d'électricité mondiale au début de 2025, dépassant le charbon.
• Rien qu'en Europe, IRENA estime que l'expansion de l'électricité renouvelable sur le continent doublera au cours de la période 2022-2027, les préoccupations en matière de sécurité énergétique s'ajoutant aux ambitions climatiques.
• L'année dernière, le nombre d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables a atteint 12,7 millions, soit un bond de 700 000 nouveaux emplois en un an. L'énergie solaire est le secteur qui connaît la plus forte croissance. En 2021, elle fournira 4,3 millions d'emplois, soit plus d'un tiers de la main-d'œuvre mondiale actuelle dans le secteur des énergies renouvelables.

Mais il y a aussi des raisons d'être frustré. Comme l'IRENA l'a souligné dans sa contribution au bilan mondial, malgré l'ambition accrue exprimée par les pays lors des deux dernières COP, les engagements climatiques actuels et le financement global pour soutenir le passage aux énergies renouvelables restent insuffisants.

La décision de couverture de la COP 27 a reconnu que : environ 4 000 milliards de dollars par an doivent être investis dans les énergies renouvelables jusqu'en 2030 pour pouvoir atteindre des émissions nettes nulles d'ici 2050.

M. Stiell a souligné que l'inventaire mondial était un processus crucial en 2023, au cours duquel les nations et les parties prenantes peuvent renforcer leurs plans climatiques et les traduire en actions immédiates par des politiques spécifiques au cours des huit prochaines années.

Le premier bilan s'achèvera lors de la COP 28 et aidera le monde à évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de l'accord de Paris, notamment celui de limiter le réchauffement climatique à 1,5C. Les pays et les parties prenantes verront où ils progressent collectivement, et où ils ne progressent pas.

Ce sera un moment de vérité à la fois pour le processus dans lequel nous sommes si engagés, mais aussi un moment de vérité pour le monde, a déclaré M. Stiell. Deux questions essentielles vont être posées : sommes-nous à la hauteur et sommes-nous en train de passer à la vitesse supérieure ?

Nous connaissons généralement les résultats des efforts mondiaux. Les émissions mondiales doivent être réduites de près de moitié d'ici à 2030 pour que le monde ait une chance d'atteindre l'objectif de l'Accord de Paris consistant à limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius. Une adaptation transformationnelle est également nécessaire pour aider les communautés à faire face aux impacts climatiques qui se produisent déjà.

En revanche, le dernier rapport d’ONU Climat montre que, même si les pays infléchissent la courbe des émissions mondiales de gaz à effet de serre, la combinaison des engagements climatiques des 193 parties à l'accord de Paris pourrait entraîner un réchauffement de la planète d'environ 2,5 degrés Celsius d'ici la fin du siècle.

L'objectif est de déterminer comment tous les secteurs et tous les gouvernements du monde entier utiliseront les résultats de l'inventaire pour faire plus que simplement informer et actualiser leur action en faveur du climat.

Le bilan mondial sera le moment où nous établirons une feuille de route, un plan d'action si vous voulez, pour nous amener là où nous devons être et nous permettra d'examiner chaque secteur, chaque région, pour donner une orientation politique et technique, a déclaré M. Stiell.

Il ajoute que les conclusions de l'inventaire doivent déboucher sur des politiques, des prescriptions et des interventions spécifiques permettant de corriger le tir.

Pour générer l'élan nécessaire, nous avons besoin de plans concrets", a déclaré M. Stiell. "Et ce sera notre plus grand défi tout au long de cette année si nous voulons obtenir un bilan mondial solide et significatif à la fin de cette année.