Les pays invités à s’engager en faveur de l’éducation sur le climat pour la COP26
11 décembre 2019
Article
Eearth Day
Credit: @EmiBarbiroglio, Twitter

Madrid, le 10 décembre 2019 – L’Italie et le Mexique se sont engagés aujourd’hui à faire passer l’éducation sur le climat et l’environnement à la vitesse supérieure afin que la nouvelle génération puisse acquérir les connaissances, notions et compétences requises pour lutter contre le changement climatique et relever les autres défis environnementaux. Ils ont aussi appelé tous les autres pays à faire de même.

Le but est de rassembler un nombre aussi élevé que possible de pays engagés en faveur du programme d’éducation sur le climat et l’environnement avant la tenue de la conférence de l’ONU sur le climat COP26, à la fin de l’année prochaine.

Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l’ONU Changements climatiques (CCNUCC), s’est félicitée des annonces de l’Italie et du Mexique, qu’elle a qualifiées de contributions essentielles pour réaliser les objectifs de l’accord de Paris sur le changement climatique.

« Le changement climatique devrait faire partie de tous les programmes scolaires et jouer un rôle central dans les Contributions déterminées au niveau national mises à jour. Je me réjouis à l’idée de voir davantage de pays intégrer l’éducation sur le climat dans leurs plans nationaux d’action climatique », a dit Mme Espinosa.

En 2020, les pays doivent transmettre des Contributions déterminées au niveau national,  communément « NDC» (plans nationaux d’action climatique établis en vertu de l’Accord de Paris) plus ambitieuses. Les NDC sont essentielles pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris en matière de température et pour éviter les effets les plus graves du changement climatique, tels que des orages, inondations et sécheresses plus fréquents et plus violents.

L’Italie et le Mexique ont appelé les autres pays à leur emboîter le pas pour faire de l’éducation sur l’environnement un phénomène mondial. Ils ont aussi proposé que la Journée de la Terre de l’année prochaine soit l’une des étapes clés de 2020 au cours desquelles les pays animés d’un même esprit pourraient annoncer un niveau d’ambition plus élevé pour l’éducation sur le climat et l’environnement.

Lorenzo Fioramonti, le ministre de l’Éducation, de l’Innovation et de la Recherche d’Italie, a dit : « Les jeunes demandent aux gouvernements de prendre le changement climatique beaucoup plus au sérieux. Nous devons agir dans de nombreux domaines de la société, avec une ambition renforcée : l’éducation obligatoire sur ces sujets doit être un élément essentiel de la réponse nationale et internationale aux grandes questions de notre temps. »

Le ministre de l’Éducation d’Italie a ajouté que la Journée de la Terre de 2020 représente l’un des moments clés de cette année charnière pour reconnaître le rôle crucial de l’éducation sur le climat et l’environnement, notamment en organisant des Teach-ins (c’est-à-dire des séminaires et des ateliers) pour sensibiliser les jeunes.

M. Fioramonti a aussi indiqué qu’il espérait que les autres pays saisiraient la même occasion pour marquer le 50anniversaire de la Journée de la Terre et la naissance du mouvement environnemental.

Durant les Teach-ins, les élèves et les étudiants organisent des débats et proposent des solutions aux problèmes environnementaux. Ces Teach-ins étaient déjà un élément clé de la première Journée de la Terre en 1970, lorsque plus de 20 millions de jeunes et de citoyens ont manifesté et provoqué l’adoption de nouvelles lois et d’actions par le gouvernement américain de l’époque.

Martha Delgado, Secrétaire d’État aux Affaires étrangères du Mexique, a expliqué que l’éducation obligatoire sur l’environnement était désormais inscrite dans la Constitution du Mexique, ce qui représentait la première étape d’un nouveau plan global.

« Le Mexique est maintenant engagé en faveur de l’éducation obligatoire sur l’environnement à l’intérieur de ses frontières, mais nous nous sommes aussi résolus à promouvoir l’éducation sur l’environnement à l’échelle internationale. Les défis auxquels nous sommes actuellement confrontés sont nationaux, mais également mondiaux. Partout, les jeunes ont besoin des connaissances nécessaires pour répondre pleinement à ce qui se déroule sur notre planète », a dit Mme Delgado.

 « Les grands changements ne peuvent aboutir que par la connaissance, la sensibilisation et le sens de la collaboration. Nous sommes convaincus que l’éducation sur l’environnement est la voie qui mènera à la réalisation des objectifs de développement durable, qu’elle est un outil essentiel pour lutter contre la crise climatique et qu’elle peut entraîner un changement culturel profond pour contribuer à la durabilité de notre planète », a ajouté Mme Delgado.

Kathleen Rogers, présidente du réseau de la Journée de la Terre, a rappelé que la conscience de l’environnement se trouve au cœur de la Journée de la Terre depuis sa conception en 1970, mais que les gouvernements ne sont pas allés assez loin.

« Les jeunes, par l’intermédiaire de mouvements tels que Fridays for Future, demandent aux gouvernements de dire la vérité sur les urgences climatiques et environnementales auxquelles nous faisons face. “Dire la vérité”, cela doit se passer dans les écoles et les universités, cela doit se passer maintenant », a dit Mme Rogers.

Mme Rogers a ajouté que globalement, l’éducation sur l’environnement et le climat a toujours été présente sous une forme ou une autre, de manière explicite avec sa mise en œuvre officielle pendant des décennies ou de manière implicite du fait de son exclusion pure et simple. Toutefois, a-t-elle poursuivi, il est maintenant temps de rendre obligatoire l’enseignement de ces sujets essentiels et de les relier à l’éducation civique. Selon Mme Rogers, cela permettra aux élèves et étudiants de développer les connaissances et aptitudes civiques nécessaires pour participer pleinement à l’élaboration de solutions au changement climatique.

« Il s’agit des éléments centraux qui permettront de transformer nos sociétés de manière à ce qu’une nouvelle génération, mieux informée et plus active, puisse émerger pour garantir que les gouvernements répondent réellement aux défis de notre temps », a dit Mme Rogers.

Depuis Madrid et la COP25, les projecteurs seront aussi braqués sur la Congrégation pour les Instituts catholiques du Saint-Siège, qui a choisi la Journée de la Terre 2020 comme réunion préparatoire pour le Pacte éducatif mondial que le Pape François présentera le 14 mai. Le but de ce pacte est de promouvoir un engagement mondial qui apprenne aussi aux nouvelles générations le respect de l’humanité et de la nature.

La Journée de la Terre en Italie et le ministère de l’Éducation d’Italie organisent ensemble le Festival de l’éducation durable pour soutenir cette initiative.

Vous pouvez lire le communiqué de presse de la Journée de la Terre ici.