Sommet Climat de septembre : « Les beaux discours ne suffisent pas » pour le Secrétaire Général de l’ONU
15 août 2019
Article
Secretary-General António Guterres at the opening of the 2018 Boao Forum For Asia
Credit: UN China/Zhao Yun

ONU Changements climatiques Infos, 2 Août 2019 – Au cours d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New-York, le Secrétaire Général António Guterres a déclaré que, même s’il y a toujours eu des étés chauds, celui que connaît actuellement l’hémisphère nord n’est « pas l’été de notre jeunesse », mais une urgence climatique.

Des données publiées par l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) montrent que 2019 a connu le mois de juin le plus chaud jamais enregistré, avec des records battus de New Delhi au cercle polaire arctique.

Le mois de juillet est également en passe d'égaler ou de surpasser le mois le plus chaud de l'histoire, et la période de 2015 à 2019 est probablement partie pour battre le record des cinq années les plus chaudes de l’histoire.

 « Si nous n’agissons pas maintenant pour lutter contre le changement climatique » a déclaré  Monsieur Guterres, « ces événements climatiques extrêmes ne sont que la partie émergée de l’iceberg. Et cet iceberg fond aussi rapidement. »

Le Sommet du 23 Septembre est une opportunité pour l’Action et l’Ambition

S’exprimant au sujet du Sommet Action Climat prévu le 23 septembre à New-York, le chef de l'ONU a affirmé que le ticket d’entrée – pour les gouvernements, les entreprises et la société civile – est « une action audacieuse et beaucoup plus ambitieuse ».

Celle-ci sera nécessaire si le monde souhaite limiter la hausse des températures à 1.5 °C et éviter les pires impacts du changement climatique, en réduisant de 45% les émissions de gaz à effets de serre d’ici 2030, et en parvenant à la neutralité carbone d’ici 2050.

« De beaux discours », a-t-il dit, ne suffisent donc pas : les dirigeants doivent venir à New-York le 23 septembre avec des plans concrets pour atteindre ces objectifs.

M.Guterres a précisé que de nombreuses solutions existent et pour certaines déjà mises en œuvre.

Il s'agit notamment de l'utilisation croissante des technologies qui rendent les énergies renouvelables moins chères que les combustibles fossiles, de la plantation de millions d’arbres pour inverser les effets de la déforestation et absorber le dioxyde de carbone de l’environnement.

Est inclus également le monde de la finance, qui fixe de plus en plus le prix des risques carbone dans son processus de prise de décision et appelle les dirigeants à supprimer progressivement les subventions pour les combustibles fossiles ; et de grandes entreprises reconnaissent que, pour éviter d’énormes pertes, le moment est venu de passer d'une économie « grise », polluante, à une économie verte.

« Nous avons besoin de changements rapides et profonds dans notre façon de faire des affaires, de produire de l'électricité, de construire des villes et de nourrir la planète » a-t-il ajouté.

Un rapport indique que la réaffectation de 10 à 30 % des subventions des énergies fossiles pourrait financer la transition vers une réduction des émissions carbone.

En ce qui concerne la solution de suppression progressive des subventions aux énergies fossiles qu'Antonio Guterres a défendue, l'Initiative mondiale sur les subventions de l'Institut international du développement durable (IIDD) a révélé que la réforme des 372 milliards de dollars dépensés chaque année par les pays en subventions aux combustibles fossiles et la réaffectation de 10 à 30 % de l’épargne vers des projets relatifs aux énergies renouvelables permettraient une transition vers une énergie propre.

Son rapport donne des exemples de quatre pays – l’Inde, l’Indonésie, la Zambie et le Maroc – où les gouvernements ont déjà pris des mesures concrètes pour réformer les subventions aux combustibles fossiles et lancer leur substitution par des énergies renouvelables.

En Inde, les subventions au pétrole ont été réduites d’à peu près 75 % depuis 2014, libérant ainsi des fonds pour soutenir le développement d'industries éoliennes et solaires de premier plan à l'échelle mondiale.

Les Semaines du Climat sont des occasions supplémentaires importantes pour l’action climatique régionale en 2019

Saisissant les possibilités offertes par l’action climatique, la prochaine Semaine du Climat de l’Amérique Latine et des Caraïbes du 19 au 23 Août à Salvador et celle de l’Asie-Pacifique du 2 au 6 Septembre à Bangkok, se préparent à renforcer les réponses régionales à la crise climatique.

Les résultats de ces deux réunions alimenteront les résultats du Sommet Action Climat organisé par le Secrétaire général le 23 septembre à New York, stimulant ainsi l'ambition et accélérant la mise en œuvre de l'Accord de Paris et de l'Agenda 2030 pour le développement durable.

Les résultats des Semaines du climat constitueront une contribution essentielle à la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (la COP25) qui se tiendra à Santiago du Chili du 2 au 13 décembre.