Simon Stiell : « Les rapports biennaux au titre de la transparence mettent en lumière les progrès de l’action climatique. J’encourage les pays à soumettre le meilleur rapport possible, cette année »
10 juin 2024
Discours de l’ONU Changements Climatiques
Simon Stiell opens an event on transparency at the June UN Climate Meetings
Credit: Vugar Ibadov / COP29

Le texte ci-dessous est une traduction française du discours prononcé en anglais par Simon Stiell, Secrétaire exécutif de l’ONU Climat, lors d’un événement sur le cadre de transparence renforcé durant les Réunions de juin des Nations Unies sur le climat (60e sessions des organes subsidiaires), à Bonn le 10 juin 2024. Regardez la retransmission de l’événement et un entretien vidéo (en anglais) avec Simon Stiell, expliquant pourquoi l’année 2024 est cruciale pour la transparence.

Dans mon discours d’ouverture, j’ai qualifié l’Accord de Paris de machinerie pour l’action climatique. Ensemble, nous faisons fonctionner cette machine.

Mais il s’agit d’une machinerie complexe et interdépendante. Nous ne pouvons pas simplement lui demander d’en faire plus.

Les rapports biennaux au titre de la transparence (ou BTR, selon le sigle anglais) mettent en lumière les progrès accomplis. Ils nous informent sur les performances de cette machinerie et nous indiquent si elle fonctionne, si nous réalisons nos objectifs dans le cadre de l’Accord de Paris.

Ou est-ce que les voyants sont au rouge ? Est-ce que nous devons effectuer des réparations ou une mise à niveau pour accélérer ou améliorer son fonctionnement ?

La Présidence entrante de la COP a demandé aux Parties de soumettre leurs BTR avant la COP29 à Bakou, dans la mesure du possible.

Je me réjouis que des pays aient déjà répondu à l’appel. L’année dernière, l’Andorre a été le premier pays à soumettre un BTR, et le Guyana, un membre de l’Alliance des petits Etats insulaires en développement, vient récemment d’en soumettre un autre.

Préparer ces rapports, ce n’est pas seulement cocher une case. Les connaissances acquises aideront les pays à faire des choix éclairés, à fixer des objectifs ambitieux et à débloquer le financement nécessaire pour les soutenir.

Par exemple, le rapport du Guyana détaille les progrès accomplis dans la mesure des vastes forêts qui couvrent le pays et du carbone qu’elles capturent. Il met également en évidence les domaines dans lesquels des investissements supplémentaires sont nécessaires.

Les pays comme le Guyana peuvent ensuite s’appuyer sur ces rapports pour renforcer leurs plans d’action climatique nationaux (leurs contributions déterminées au niveau national, ou CDN) et élaborer des politiques plus efficaces.

Des rapports clairs et honnêtes renforcent également la confiance entre les pays et entre les parties prenantes, ce qui crée les conditions pour une action plus rapide et plus équitable.

Il est clair que certains pays sont confrontés à des défis bien plus importants.

Nous reconnaissons que tous les pays, en particulier les pays en développement, sont souvent confrontés à des problèmes de collecte, de gestion et d’analyse des données et de production de rapports.

Chaque pays entame ce processus à partir d’un point différent. Mais nous ne pouvons pas laisser la perfection devenir l’ennemi du bien.

Personne n’attend des pays confrontés à des défis humains et économiques énormes et urgents qu’ils soumettent un rapport haut de gamme du premier coup.

Je vous encourage tous à présenter le meilleur rapport possible, cette année.

Et soyez assurés qu’un soutien sera apporté à ceux qui en ont le plus besoin. Le secrétariat de la CCNUCC travaille sans relâche pour apporter autant d’aide pratique que possible.

Nous avons déjà formé plus de 1100 experts de 150 pays, renforçant ainsi les capacités de milliers de professionnels, y compris dans d’autres organisations intergouvernementales.

Ce mois-ci, nous fournirons de nouveaux outils de reddition de comptes pour le cadre de transparence renforcé, qui intègrent le suivi des inventaires de gaz à effet de serre, des actions et du soutien.

En partenariat avec Microsoft, nous développons également une nouvelle Plateforme de données climatiques (Climate Data Hub) pour donner vie à ces données.

En outre, nous travaillons sur davantage de formation et de renforcement des capacités, et nous pilotons de nouveaux processus et procédures de révision.

Nous vous encourageons à saisir toutes les occasions d’apprendre, de tester et de développer les nouvelles compétences et capacités dont vous avez besoin.

Il n’y a pas de baguette magique. Chaque pays doit jouer son rôle. Si vous avez besoin d’aide, n’hésitez pas à nous solliciter. Le soutien est là.

Les Parties doivent aussi se soutenir mutuellement. Aucun pays ne peut résoudre seul le problème du changement climatique. Chaque pays peut apprendre de ses pairs.

Nous devons changer de paradigme en matière de transparence climatique. Nous ne devons pas considérer la préparation de rapports comme un fardeau, mais comme une opportunité incroyable – pour tirer des enseignements des données et concevoir des politiques plus efficaces. Pour orienter les ressources là où elles sont le plus nécessaires. Et pour partager les succès dont nous sommes si fiers.

Ensemble, nous pouvons renforcer les capacités afin de voir et générer davantage d’actions climatiques et améliorer des vies.

Ensemble, nous pouvons faire fonctionner la machine de l’Accord de Paris.

Ensemble pour la transparence.

Je vous remercie.