Phénomènes météorologiques extrêmes et changement climatique parmi les principaux risques auxquels le monde est confronté - FEM
18 janvier 2018
Rapport
Intense hurricane season caused major destruction in 2017
Credit: Pixabay

Selon le dernier Global Risks Report 2018 publié par le Forum économique mondial, les événements climatiques extrêmes tels que les tempêtes côtières et les sécheresses, les échecs en matière de réduction des émissions de carbone et de renforcement de la résilience climatique ainsi que les catastrophes naturelles comptent parmi les principaux risques qui menacent sérieusement la stabilité mondiale.

L'intensification des risques liés à l'environnement et au climat s’inscrit dans la foulée d’une année marquée par des ouragans à fort impact - Harvey, Irma et Maria – qui ont causé des dégâts considérables aux États-Unis et dans les Caraïbes, par des températures extrêmes et par la première augmentation des émissions mondiales de CO2 en quatre ans.

S’exprimant sur le rapport, Alison Martin, Responsable en chef du contrôle des risques de Zurich Insurance Group, a déclaré: « Les événements climatiques extrêmes ont été classés au premier rang des risque globaux en termes de probabilité et d’impact. Les risques environnementaux, conjugués à une vulnérabilité croissante à d'autres risques, menacent maintenant sérieusement les fondements même de la plupart de nos biens communs. Malheureusement, la réaction des gouvernements et des organisations face au changement climatique est bien trop tardive. Il n'est pas encore trop tard pour un avenir plus résilient, mais nous devons agir avec un sentiment d'urgence plus fort pour éviter l’effondrement du système dans son ensemble. »

The Global Risks Landscapes 2018

Le rapport a été publié quelques jours avant le début du Forum économique mondial à Davos auquel participera la Secrétaire exécutive de l'ONU Changements climatiques, Patricia Espinosa.

À Davos, la principale responsable de l'ONU Changements climatiques rencontrera des dirigeants gouvernementaux et des acteurs non étatiques pour faire avancer la mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique, accord international clé conçu pour limiter la température moyenne mondiale bien en-dessous de 2°C, empêchant ainsi les pires conséquences du changement climatique.

Le rapport souligne que l'action climatique initiée par un réseau croissant de villes, États et entreprises apparaît comme un excellent moyen de lutter contre le changement climatique et les autres risques environnementaux.

Interdépendance de nos systèmes mondiaux

Le rapport met en évidence également de nombreux domaines où nous poussons les systèmes jusqu’à leur limite, que ce soit en provoquant un taux trop élevé d’extinction des espèces, une réduction massive de la biodiversité, en mettant des systèmes agricoles sous tension et l'approvisionnement alimentaire mondial en danger ; la pollution de l'air et de la mer devient une menace de plus en plus pressante pour la santé humaine également. Certains de ces risques pourraient ensuite entraîner une série d'événements - déplacements à grande échelle, pénuries d'eau - qui mettraient en péril la stabilité sociale, politique et économique dans de nombreuses régions du monde.

Par exemple, les dernières données montrent que plus de 75% des 31 millions de personnes déplacées en 2016 ont été chassées de chez elles à la suite d'événements météorologiques.

The Risks-Trends Interconnections Map

Les experts ont été invités à hiérarchiser les 30 premiers risques mondiaux en termes de probabilité qu’ils se produisent et d’impact. Cinq risques - conditions météorologiques extrêmes ; perte de biodiversité et effondrement des écosystèmes ; catastrophes écologiques anthropiques ; échec de l’atténuation du changement climatique et de l'adaptation - se situent dans le peloton de tête des deux classements.

Le rapport souligne aussi l'interdépendance croissante de nos systèmes mondiaux - risques environnementaux et risques dans d'autres catégories telles que les crises de l'eau ou les migrations involontaires, pouvant entraîner des boucles de rétroaction, des effets de seuil et des perturbations en cascade. On notera également le coût économique associé aux catastrophes naturelles et aux tempêtes côtières qui causent la destruction d’infrastructures vitales.

Le rapport suggère enfin qu'une tendance à l'unilatéralisme de l'État-nation pourrait rendre plus difficile le maintien de réponses multilatérales à long terme nécessaires pour contrer la hausse des températures et la dégradation de l'environnement mondial.

Le rapport - qui partage les perspectives des experts et des décideurs mondiaux sur les risques les plus significatifs auxquels le monde est confronté - a interrogé près de 1000 personnes sur la tendance des risques pour l’année 2018. Près de 60% d'entre elles ont fait part d’une intensification des risques, et seulement 7% d’une baisse des risques.

Voir le communiqué de presse correspondant du Forum économique mondial.

Téléchargez le Global Risks Report 2018 ici.