Le texte ci-dessous est une traduction en français des remarques de Simon Stiell, Secrétaire exécutif d’ONU Climat, lors d’un événement du Partenariat CDN durant la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29) à Bakou, en Azerbaïdjan, le 20 novembre 2024.
Excellences, collègues et amis,
Au début de l’année, j’ai déclaré que le prochain cycle de contributions déterminées au niveau national (CDN) représenterait l’ensemble de documents politiques les plus importants de ce siècle. Pourquoi ?
Tout d’abord, parce qu’elles constitueront la dernière barricade pour chaque nation dans leur lutte contre des effets climatiques de plus en plus brutaux chaque année.
Soyons clairs : aucun pays n’est en train de gagner ce combat. Toutes les économies sont assaillies par les catastrophes climatiques, qui amputent jusqu’à 5% du PIB dans certains pays. Et ce sont les populations et les entreprises qui paient le plus lourd tribut.
Hier, c’était la journée de l’agriculture, et nous avons entendu à nouveau que la production alimentaire et les chaînes d’approvisionnement sont frappées de plein fouet par les effets du climat, ce qui alimente l’inflation et la faim dans tous les pays.
Donc je vais être honnête : le constat est sinistre. D’ailleurs, on me demande souvent ce qui me donne confiance en notre capacité à mener à bien cette tâche.
La réponse est : beaucoup de choses.
Des actes de solidarité discrets, de la part de personnes qui sont abattues, mais qui refusent de rester à terre.
Mais il y a aussi de grands mouvements : les macro-tendances, qui ne se discutent pas.
Et la plus importante est le boom mondial des énergies propres, qui devrait atteindre deux mille milliards de dollars rien que cette année. Et ce n’est qu’un début.
L’argent parle, et à l’aube du deuxième quart de ce siècle, il le dit haut et fort : rien ne peut arrêter le pouvoir de l’énergie propre et les avantages considérables associés – une croissance plus forte, plus d’emplois, moins de pollution et d’inflation, une énergie plus abordable et plus propre. La liste d’avantages est longue.
C’est pourquoi deux pays du G20, le Royaume-Uni et le Brésil, ont clairement indiqué lors de la COP qu’ils prévoient d’intensifier l’action climatique dans leurs CDN 3.0, car il en va de leur intérêt économique, à 100%.
Mais – et c’est un grand mais – à l’heure actuelle, ces avantages considérables ne sont réalisables que pour certains. Notre tâche consiste à les rendre à la portée de tous.
Nous devons veiller à ce que chaque pays puisse élaborer un nouveau plan d’action climatique national audacieux, couvrant tous les gaz à effet de serre et tous les secteurs, en accord avec la science et le maintien du seuil de 1,5 degré.
Le Partenariat CDN joue un rôle crucial à cet égard. Je félicite Pablo [Viera, Directeur de l’Unité de soutien du Partenariat CDN] et son équipe pour leur travail. Votre réseau possède l’expertise et la capacité de soutenir les Parties, en répondant à leurs besoins spécifiques. En coordonnant le soutien.
Au sein du secrétariat, nous nous préparons à jouer notre rôle dans l’année cruciale à venir, en travaillant avec le système des Nations Unies. Dans mon discours d’ouverture, vous m’avez entendu annoncer la Campagne sur les plans d’action climatique, qui aidera à mobiliser les pays.
Je vous exhorte donc tous aujourd’hui à réaffirmer et, si possible, à renforcer vos engagements.
Montrez au monde que les CDN transformatrices ne sont pas facultatives. Ce sont des opportunités qu’aucun pays ne peut manquer.
Je vous remercie.