ONU Changements climatiques Infos, 27 août 2019 - Les gens du monde entier appellent à un avenir plus vert et plus propre, a déclaré hier le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, lors du sommet du G7 à Biarritz, en France, soulignant que « nous avons les outils pour faire face à l'urgence climatique, mais nous avons besoin de plus de volonté politique. »

Le chef de l'ONU a rencontré les dirigeants du G7 (Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Italie, Japon, Royaume-Uni) au cours du sommet de trois jours afin de mobiliser l'action en vue de son sommet sur l'action climatique qui aura lieu le mois prochain à New York.  

M. Guterres a déclaré que le Sommet de l'ONU - et la nécessité d'une action concrète - s'inscrit dans le contexte d'une « urgence climatique dramatique », avec des rapports de l'Organisation météorologique mondiale (OMM) de l’ONU selon lesquels les années 2015 à 2019 sont en passe d'être les cinq années les plus chaudes jamais enregistrées, et la concentration de CO2 dans l'atmosphère est aujourd’hui la plus haute jamais enregistrée.

Et avec la dramatique fonte des glaces du Groenland et les incendies record qui ont fait rage de l'Alaska à l'Amazonie, le Secrétaire général a précisé que la situation était bien plus grave qu’elle ne l'était à Paris en 2015 lorsque l'historique Accord de Paris sur le changement climatique a été conclu. 

Il a poursuivi en ajoutant que les preuves scientifiques récentes fournies par le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) de l'ONU indiquaient clairement quelles mesures devaient être prises :

« Nous devons absolument maintenir l'augmentation de la température à 1,5 °C jusqu'à la fin du siècle et pour cela il nous faut être neutres en carbone en 2050 et réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% d'ici 2030. »

M. Guterres a souligné qu’il « est donc absolument essentiel que les pays s’engagent à augmenter ce qui a été promis à Paris, car ce qui a été promis à Paris ne suffit pas et ce qui a été promis à Paris n’est même pas mis en œuvre à l’heure actuelle », et a appelé à plus d'ambition et à un engagement plus fort de la communauté internationale.

Le chef de l'ONU a en outre constaté que la société se mobilise, de même que la jeunesse du monde, « et nous voulons que les pays viennent à New York et puissent s'engager à être neutres en carbone en 2050, en augmentant considérablement leur ambition dans les Contributions déterminées au niveau national à l'action climatique qui doivent être réexaminées en 2020.  »

M. António Guterres a également rappelé la nécessité de s'assurer que les pays « taxent le carbone et pas les gens », mettent fin aux subventions aux combustibles fossiles, et qu’ils ne construisent pas davantage de centrales au charbon après 2020.

« Tout cela exige beaucoup de volonté politique, et le G7 a été une excellente occasion d'appeler à un engagement plus fort de la communauté internationale » en faveur du climat, a ajouté le Secrétaire général : « Les jeunes ont montré la voie, et nous commencerons le Sommet par un Sommet de la jeunesse sur le climat à l'ONU, mais nous devons donner un exemple positif, en particulier les pays qui appartiennent au G7. »

Une autre plate-forme essentielle pour mobiliser l'action climatique prend la forme de deux semaines du climat régionales, l'une s’est tenue immédiatement avant le sommet du G7 et l'autre se tient dans quelques jours. La Semaine du climat de l'Amérique latine et des Caraïbes (LACCW 2019), qui s'est tenue à Salvador, au Brésil, s'est achevée vendredi dernier avec des appels à davantage d'ambition pour mettre en œuvre des plans climat nationaux (appelés « Contributions déterminées au niveau national » ou « CDN ») et pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

La LACCW est la deuxième Semaine régionale du climat à être organisée cette année, après la Semaine du climat en Afrique à Accra, au Ghana, en mars dernier. Une troisième Semaine régionale du climat pour l'Asie et le Pacifique doit se tenir du 2 au 6 septembre à Bangkok, en Thaïlande, et les résultats de ces trois événements alimenteront le sommet sur le climat du Secrétaire général en septembre.

Lire la transcription intégrale de la conférence de presse (en anglais).