La Semaine du Climat de l'Amérique latine et des Caraïbes s’achève sur des appels en faveur d'une hausse des financements climatiques
23 août 2018
Communiqué ONU Changements Climatiques
LACCW2018

Uruguay, 23 août 2018 - Aujourd'hui s’achève la Semaine du Climat de l'Amérique latine et des Caraïbes, qui a mis en valeur les actions novatrices en cours dans la région qui ont pour but de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre et d’accroître la résilience face aux effets inévitables du changement climatique.

L'événement a connu son moment le plus fort avec la réunion de haut niveau mercredi, qui a été ouverte par Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l'ONU Changements climatiques, Edson Duarte, ministre de l'Environnement du Brésil, et Eneida de León, ministre du Logement, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de l'Uruguay, pays hôte.

Les délégués présents à la Semaine du Climat dans la vieille ville de Montevideo se sont dits préoccupés par le fait que les niveaux de financement annoncés en 2015 n’étaient pas atteints, conformément à la bonne mise en œuvre de l'Accord de Paris sur le changement climatique.

Les effets de ce déficit de financement se feront cruellement ressentir dans une région qui a tant à perdre, car grandement vulnérable aux effets du changement climatique. Le Brésil à lui seul renferme 20 % de la diversité biologique connue de la planète, et plus de 50 % de sa superficie est couverte de forêts primaires.

La ministre du Logement, de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement de l'Uruguay, Eneida de León, a profité de son discours pour souligner ce point: « Notre région est particulièrement vulnérable aux effets néfastes du changement climatique, où la grande majorité des pertes et des dommages que nous subissons sont directement liés à des événements climatiques extrêmes. Les projections pour l’avenir ne sont pas encourageantes. Paradoxalement, les pays en développement sont ceux qui contribuent le moins au changement climatique, et pourtant c'est nous qui en subissons les repercussions les plus importantes. »

Pourtant, malgré cette réalité qui donne à réfléchir, il y avait des raisons d'être optimiste lors de cette Semaine du Climat. Le ministre brésilien de l'Environnement, Edson Duarte, a indiqué que son pays est d’ores et déjà parvenu à largement réduire ses émissions de gaz à effet de serre. Plus précisément - les statistiques obtenues par REDD+ - démontrent que les actions en Amazonie brésilienne dépassent désormais les 6 milliards de tonnes de CO2, soit l'équivalent des émissions d'un an et demi de toute l'Union européenne.

Par la suite, le ministre Duarte a salué le processus du Dialogue Talanoa de cette année; le considérant comme la meilleure occasion pour le monde de donner naissance à l'ambition nécessaire pour garantir un avenir à faibles émissions de carbone, il a ainsi déclaré: « Le gouvernement brésilien a lancé le Dialogue Talanoa Brésil. En renforçant la confiance entre les acteurs nationaux et en identifiant où nous sommes et où nous voulons aller, son objectif est d’harmoniser les messages du pays pour le Dialogue Talanoa mondial, qui se tiendra lors de la Conférence sur le climat en Pologne, à la fin de l’année. Nous exhortons nos frères d'Amérique latine et des Caraïbes à faire la même chose, afin que nous puissions arriver en Pologne avec des objectifs clairs. »

Tenant lieu de manière efficace leur rôle de caisse de résonnance pour l'action en vue de la conférence ministérielle Talanoa qui se tiendra lors de la COP24 en décembre, ces remarques montrent que les Semaines régionales du Climat ont un rôle essentiel à jouer pour rassembler les acteurs locaux afin de renforcer l'action climatique. A ce titre, elles doivent devenir un pilier du calendrier de l'action climatique - un détail qui n'a pas été ignoré par Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de l'ONU Changements climatiques: « En s'attaquant au changement climatique, nous pouvons nous attaquer à bien plus que la météo. Nous pouvons nous attaquer à bien plus que des chiffres et des statistiques. Nous pouvons créer un monde meilleur. C'est la raison pour laquelle cette Semaine du Climat est si importante. C'est l'occasion pour nous d'en savoir plus sur les défis auxquels sont confrontés les divers acteurs, du travail effectué ici, pour les relever, et des solutions qui pourraient être applicables ailleurs. »

Cette Semaine du Climat a abouti à une édition régionale du Dialogue Talanoa, dirigé par le gouvernement uruguayen, et qui a mis en vedette le champion de haut niveau pour le climat, Inia Seruiratu, ministre de l'Agriculture, du Développement rural et maritime des îles Fidji.

L'événement a été orchestré par les membres du Partenariat du Cadre de Nairobi: l’ONU Changements climatiques, le Programme des Nations Unies pour le développement, la Banque mondiale, le Groupe Banque africaine de développement, l’ONU Environnement (PNUE), le Partenariat PNUE-Université technique du Danemark (DTU), l’Association internationale pour l'échange de droits d'émission (IETA).

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Matthew Phillips: mphillips@unfccc.int

A propos de la CCNUCC:

Avec 197 Parties, la quasi totalité des pays a adheré à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), le traité parent de l'Accord de Paris de 2015 sur le changement climatique.

L'objectif principal de l'Accord de Paris est de maintenir l’augmentation de la température mondiale bien en dessous de 2 degrés Celsius et de limiter encore davantage cette hausse à 1,5 degré Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

La CCNUCC est également le traité parent du Protocole de Kyoto de 1997. L'objectif ultime de tous les accords conclus dans le cadre de la CCNUCC est de stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêchera toute interférence humaine dangereuse avec le système climatique, dans un délai permettant aux écosystèmes de s'adapter naturellement et d'assurer un développement durable.

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