La NASA confirme que le pic de méthane est lié au pétrole et au gaz
19 janvier 2018
Article
Fracking Aerial View

L’industrie pétrolière et gazière est responsable de la plus grande part des émissions croissantes de méthane, montre une étude de la NASA parue récemment.

Ces émissions de méthane (CH4) ont augmenté d'environ 25 téragrammes par an depuis 2006. 1 téragramme (tg), unité de mesure de masse, équivaut à 1012 grammes.

Une équipe de scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA, dirigée par John Worden, a conclu que l’exploitation et le transport des énergies fossiles - pétrole, charbon, gaz naturel - participent largement à la libération du méthane fossile présent dans le sous-sol.

Quand on exploite un puits de pétrole par exemple, il se dégage toujours du gaz en même temps que l’huile qui va être pompée.

Et, dans une moindre mesure, de l’éthane également, un gaz combustible présent notamment dans les réservoirs souterrains de gaz naturel. Ces sources-là d’émissions, dommageables au climat, avaient jusque-là été sous-estimées.

Les sources de méthane d’origine naturelles proviennent des zones humides - marais, mangroves, ou encore mares de dégel du permafrost arctique - mais aussi de sources géologiques avec des phénomènes de dégazage naturel qui libèrent du méthane fossile piégé dans le sous-sol.

D’autres sources de méthane sont directement liées aux activités humaines: l’agriculture et le traitement des déchets, ainsi que la digestion des ruminants, la fermentation de fumiers sans oublier la culture du riz basée sur l’inondation des parcelles.

Comment l’équipe de chercheurs de la NASA a-t-elle établit un lien entre augmentation des émissions de méthane et exploitations pétrolière et gazière ? La réduction de la superficie brûlée dans le monde (incendies de forêts et brûlages dirigés) entre 2006 et 2014 a eu pour résultat une diminution des émissions de méthane bien supérieure à celle que les scientifiques avaient prévue. Ainsi, la pollution par le méthane liée aux feux a chuté deux fois plus que ce que l'on croyait auparavant rapporte encore cette étude publiée dans la revue Nature Communications.

En associant des données isotopiques mesurées à la surface du sol avec ces nouveaux paramètres concernant les émissions de méthane liées aux feux, l'équipe de la NASA a montré qu'environ 17 téragrammes par an d'augmentation d’émissions de méthane sont dus aux combustibles fossiles, 12 téragrammes proviennent des zones humides ou de la riziculture, tandis les feux ont représenté une diminution d'environ 4 téragrammes par an. Les trois résultats associés arrivent a 25 téragrammes par an – la même quantité d’augmentation observée.

Worden et son équipe ont appliqué de nouvelles analyses de données satellitaires au sol pour identifier plus précisément toutes les sources de méthane.

Les résultats soulignent la ncessité pour le monde entier de passer rapidement aux sources d'énergie renouvelables, notamment l'énergie éolienne et solaire, pour atteindre l'objectif central de l'Accord de Paris sur le changement climatique, qui est de limiter l'élévation moyenne des températures à 2°C.

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