Le texte ci-dessous est une traduction en français des remarques de Simon Stiell, Secrétaire exécutif d’ONU Climat, adressées aux dirigeants mondiaux lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), le 12 novembre 2024 à Bakou, Azerbaïdjan.
Excellences,
Nous avions l’habitude de parler de l’action climatique comme s’il s’agissait principalement de sauver les générations futures.
Mais la crise climatique mondiale a connu un bouleversement sismique.
En effet, la crise climatique est en train de devenir un tueur économique.
Aujourd’hui même, dans le cycle politique actuel.
Dans de nombreux pays, les effets du climat amputent le PIB de près de 5%.
La crise climatique est une crise du coût de la vie. Car les catastrophes climatiques entraînent une hausse des coûts pour les ménages et les entreprises.
L’aggravation des effets du climat entraînera une inflation galopante, à moins que chaque pays ne prenne des actions climatiques plus audacieuses.
Tirons les leçons de la pandémie : des milliards de personnes ont souffert parce que nous n’avons pas agi collectivement assez vite lorsque des chaînes d’approvisionnement ont été détruites. Ne répétons pas cette erreur. Le financement de l’action climatique est une assurance contre l’inflation mondiale.
L’augmentation des coûts liés au climat devrait être l’ennemi public numéro un.
Laisser cette question passer au second plan dans l’ordre du jour des cabinets, c’est courir droit au désastre.
Mais il ne s’agit pas seulement de sauver vos économies et vos populations. Une action climatique plus audacieuse peut favoriser les opportunités économiques et l’abondance partout dans le monde. Une énergie propre et bon marché peut être le fondement de vos économies.
Cela signifie plus d’emplois, plus de croissance, moins de pollution qui étouffe les villes, des citoyens en meilleure santé et des entreprises plus fortes.
Des milliards de personnes ne peuvent tout simplement pas se permettre que leurs gouvernements quittent la COP 29 sans un objectif mondial en matière de financement de l’action climatique.
Alors, pour les dirigeants ici et dans leurs capitales : faites clairement savoir que vous attendez un ensemble de résultats solides. Dites à vos négociateurs d’éviter les postures et de passer directement à la recherche d’un terrain d’entente. De rapprocher ces positions.
Nous avons également besoin de votre engagement direct sur les nouvelles cibles et les nouveaux plans nationaux en matière d’action climatique (CDN). Afin que vous puissiez tous bénéficier de l’essor des énergies propres et de la résilience climatique.
Les temps ne sont pas faciles, mais le désespoir n’est pas une stratégie, et il n’est pas justifié. Notre processus est solide et il perdurera. Après tout, la coopération internationale est le seul moyen pour l’humanité de survivre au réchauffement climatique.
Il n’est plus temps de se lamenter ; mettons-nous au travail.
Je vous remercie.