« L’accord de la COP 28 est un plancher, pas un plafond. Nous devons redoubler d’ambition et d’action climatique ».
13 décembre 2023
Discours de l’ONU Changements Climatiques
Simon Stiell, Executive Secretary of the UNFCCC, speaks to media during the UN Climate Change Conference COP28 at Expo City Dubai on 13 December 2023, in Dubai, United Arab Emirates.
Credit: COP28 / Mark Field

Secrétaire exécutif d'ONU Climat

Transcription de la rencontre avec les médias  à la COP 28 du Mercredi 13 décembre

 

Je ne sais pas à quelle heure du jour ou de la nuit nous sommes. Je ne sais même pas quel jour nous sommes en ce moment…

Mais tout d’abord, je tiens à vous remercier, vous les médias internationaux, pour le rôle important que vous jouez dans ce processus.

J’ai dit en séance plénière que nous avions besoin d’un feu vert mondial signalant que tous les systèmes sont en marche.

Les énergies renouvelables, la justice climatique et la résilience.

À cet égard, la COP 28 a permis de réaliser de grandes avancées. Des progrès ont été accomplis.

Tripler les énergies renouvelables et doubler l’efficacité énergétique.

Opérationnaliser le fonds pour les pertes et préjudices, et avec des premières contributions.

Un cadre pour l’Objectif global d’adaptation.

Je vous laisse le soin de commenter et d’analyser tout cela.

Je me contenterai de dire que les nombreuses initiatives annoncées ici sont des bouées de sauvetage pour l’action climatique, et non la ligne d’arrivée.

Ce qui m’importe, c’est de voir ces engagements se traduire en résultats dans l’économie réelle, là où les actions en faveur du climat prennent tout leur sens.

La COP 28 devait également marquer un coup d’arrêt au principal problème climatique de l’humanité : les combustibles fossiles et leur pollution qui brûle la planète.

Bien que nous n’ayons pas complètement tourné la page de l’ère des combustibles fossiles à Dubaï, il s’agit clairement du début de la fin.

À chaque étape, l’action en faveur du climat doit progresser parallèlement au développement humain, à la dignité et aux opportunités pour tous.

Développement humain, de la dignité et des opportunités pour tous.

Nous avons entendu les préoccupations de Samoa et de tous les États insulaires.

Les États insulaires ont clairement indiqué que ce consensus n’allait pas assez loin pour protéger leurs populations et la planète.

Le fait qu’ils aient reçu les plus longs applaudissements en « standing ovation » indique clairement que ces points de vue sont largement partagés.

J’applaudis également cette ambition la plus élevée, comme je l’ai fait en séance plénière, où j’ai également noté que nous nous dirigeons actuellement vers un peu moins de 3 degrés. Cela équivaut toujours à des souffrances humaines massives. C’est pourquoi la COP 28 doit faire avancer les choses.

Le texte laisse beaucoup de place à l’interprétation. Vous avez entendu les commentaires de l’envoyé américain pour le climat, qui a déclaré que les États-Unis s’engageaient à la plus ambitieuse de ces interprétations.

Si tous les pays n’adoptent pas cette approche, les lacunes nous rendent vulnérables aux intérêts particuliers des combustibles fossiles, ce qui pourrait compromettre notre capacité à protéger les populations du monde entier contre les effets croissants des changements climatiques.

La transparence et le fait que les citoyens demandent des comptes à leur gouvernement seront essentiels pour combler ces lacunes.

« L’accord de la COP 28 est un plancher, pas un plafond. Nous devons redoubler d’ambition et l’action climatique ».

C’est pourquoi nous allons nous atteler à la mise en œuvre de l’Accord de Paris.

Nous nous retroussons les manches. Il nous reste encore beaucoup de travail à accomplir.

Début 2025, les pays doivent fournir de nouvelles contributions déterminées au niveau national.

Chaque engagement, qu’il concerne le financement, l’adaptation ou l’atténuation, doit nous permettre d’atteindre un objectif mondial de limiter à 1,5 degré d’élévation de la température.

Je suis heureux de répondre à quelques questions.

Q : Croyez-vous vraiment qu’avec toute la science que vous connaissez et toute l’expertise de l’ONU, cela suffira à nous maintenir en dessous de 1,5 ?

R : Cela permet de maintenir 1,5 en vie, mais seulement si tous les pays et tous les acteurs concernés respectent leurs engagements et suivent les prescriptions énoncées, à la fois en termes de réponse au bilan mondial, qui met en évidence tous les éléments, tous les outils qui nous permettent de combler cet écart et de nous assurer que 1,5 est atteint.

Q : Par rapport à ce que vous avez dit le premier jour, diriez-vous que ce bébé est en train de ramper, marcher ou courir  ?

R : Comme je l’ai dit à l’intérieur en plénière, en termes d’évaluation, nous avions besoin d’un feu vert, nous avons un feu orange. Il y a donc encore beaucoup de travail à faire, mais il y a des pistes à suivre. Il y a des signaux, des signaux très très clairs sur la façon dont nous devons avancer.

Q : Merci pour tout le travail que vous avez accompli. Maintenant que l’on s’attaque, ou que l’on commence à s’attaquer, à l’éléphant dans la pièce, dans quelle mesure la CCNUCC s’engage-t-elle à travailler avec les autres parties dès le prochain sommet , en particulier sur le financement ?

R : Nous avons une étoile directrice, des principes directeurs énoncés dans l’Accord de Paris. Et notre rôle est d’être le gardien et le garant de la mise en œuvre de ces principes et veiller à ce que l’orientation qui est donnée soient mis en œuvre, en travaillant avec toutes les parties pour s’assurer qu’elles remplissent leurs obligations et leur contribution à l’action climatique.

Q : Peut-on parler de consensus lorsqu’un groupe n’est pas présent dans la salle ?

R : Je n’ai pas entendu cela, désolé.

Q : Pouvons-nous parler de consensus, alors qu’un groupe n’était pas dans la salle ?

R : Il n’y a pas eu d’objection à ce qui a été proposé, donc un accord a été trouvé.