Inquiétudes face au nouveau record de concentration de CO2 dans l’atmosphère
31 octobre 2017
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ONU Changements climatiques Actualités, Bonn, 30 oct. - La concentration de dioxyde de carbone (CO2) dans l'atmosphère a atteint un nouveau record en 2016, niveau le plus élevé depuis 800.000 ans, avertit un nouveau rapport de l'ONU.

La concentration a atteint 403,3 parties par millions (ppm) en 2016 alors qu'elle était de 400 ppm en 2015, rapporte l'Organisation météorologique mondiale (OMM) dans son bulletin annuel sur les gaz à effet de serre.

"Les chiffres ne mentent pas. Nos émissions continuent d’être trop élevées et il faut renverser la tendance (...) Nous disposons déjà de nombreuses solutions pour faire face à ce défi. Il ne manque que la volonté politique", a déclaré Erik Solheim, Directeur exécutif du Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE).

Publié une semaine avant que ne débutent les négociations sur le climat à Bonn (Allemagne), sous l'égide de l'ONU, le rapport démontre l'importance d'une réponse forte et urgente à l'échelle mondiale pour atteindre les objectifs de l'Accord de Paris.

"Si l'on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d'une hausse dangereuse de la température d'ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l'Accord de Paris sur le climat", a averti le secrétaire général de l'OMM, Petteri Taalas.

Selon l'Accord de Paris, les pays sont convenus de maintenir la hausse de la température moyenne mondiale bien en deçà de 2 °C par rapport à l’ère pré-industrielle et si possible à 1,5 °C, afin d’éviter les effets les plus néfastes du changement climatique. Il convient de rappeler que la température moyenne mondiale a déjà augmenté d’environ 1°C depuis lors.

Atmospheric concentration of CO2 grows rapidly

Selon l'OMM, cette "montée en flèche" du niveau de CO2 est due à "la conjonction des activités humaines et d'un puissant épisode El Niño".

La teneur de l'atmosphère en dioxyde de carbone représente désormais 145% de ce qu'elle était à l'époque pré-industrielle (avant 1750), en méthane 257% et en protoxyde d'azote au-dessus de 122%, précise encore le bulletin de l’OMM.

Le rapport souligne que des niveaux rapidement croissants de CO2 et d'autres gaz à effet de serre dans l'atmosphère pourraient provoquer à l'avenir des phénomènes climatiques plus extrêmes et conduire à de graves bouleversements écologiques et économiques.

Commentant les conclusions du rapport, Dave Reavy, professeur de gestion du risque carbone à l'université d'Edimbourg affirme : "Ces données devraient faire retentir la sonnette d'alarme dans les coulisses du pouvoir. Tandis que le dérèglement climatique s'intensifie, nous savons que la capacité du sol et des océans à absorber les émissions de CO2 s'affaiblira. Il est encore temps d’agir pour faire baisser ces émissions et exercer dessus un certain contrôle, mais si nous attendons trop longtemps, l'Humanité sera comme un passager embarqué sur une voie sans retour vers un changement climatique terrifiant.

L'accroissement de la population, l'agriculture intensive et la déforestation, l'industrialisation et le recours aux énergies provenant des combustibles fossiles sont les principaux facteurs de l'augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère.

Le bulletin annuel sur les gaz à effet de serre est basé sur les observations de l'Organisation météorologique mondiale qui rend compte de l’évolution de la concentration atmosphérique des principaux gaz à effet de serre et sert de système d’alerte en détectant tout changement des principaux facteurs du changement climatique.

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