Haïti  et la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les Changements Climatiques:

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Tour d’horizon des éléments fondamentaux en matière d’évolution climatique

Causes, incidences, et mesures de parade envisageables

Les activités de l’homme rejettent des gaz à effet de serre dans l’atmosphère. Quand on utilise des combustibles fossiles pour produire de l’énergie et lorsque l’on rase et brûle des forêts, on produit du dioxyde de carbone. Le méthane et l’oxyde nitreux sont générés par les activités agricoles, le changement d’affectation des sols, et d’autres sources. Les substances chimiques artificielles, que l’on appelle les hydrocarbures halogénés (CFC, HFC, et PFC), ainsi que d’autres gaz persistants comme l’hexafluorure de souffre (SF6) sont des rejets imputables à des processus industriels. L’ozone présente dans la basse atmosphère provient indirectement des gaz d’échappement des véhicules automobiles.

On s’attend à ce que l’augmentation du niveau des gaz à effet de serre provoque une évolution du climat. En absorbant le rayonnement infrarouge, ces gaz contrôlent le flux d’énergie naturelle du système climatique. Le climat doit, d’une manière ou d’une autre, s’adapter à une “couverture plus épaisse” de gaz à effet de serre afin de maintenir l’équilibre entre l’énergie apportée par le soleil et l’énergie renvoyée vers l’espace. 
 
 

  Principaux gaz à effet de serre imputables aux activités humaines

                                             CO2             CH4              N2O             CFC-11           HCFC-22    CF4         SF6

  Ere préindustrielle               ~280 ppmv       ~700 ppbv   ~275 ppbv       zéro                 zéro         zéro        zéro

  Concentration                     358 ppmv         720 ppbv     312§ppbv       268§pptv   110 pptv    72§ pptv   3-4 pptv
   en 1994

  Accroissement *      1.5 ppmv/an    10 ppbv/an      0.8 ppbv/an     0 pptv/an  5 pptv/an    1.2 pptv/an   0.2 pptv/an

                                          0.4%/an           0.6%/an          0.25%/an         0%/an        5%/an          2%/an            ~5%/an

  Durée de vie (ans)          50-200¸               12¸¸                     120                  50              12                50,000           3,200
 

  On notera que:  Le CO2 (dioxyde de carbone), le CH4  (méthane), le N2O (oxyde nitreux), le SF6 (hexafluorure de souffre), et le CF4 (il s’agit d’un hydrocarbure perfluoré, ou PFC) sont couverts par le Protocole de Kyoto.  Le CFC-11 et le HCFC-22 (utilisé en remplacement des CFC) sont également des substances qui appauvrissent la couche d’ozone et sont donc plus du ressort du Protocole de Montréal que de celui des accords relatifs à l’évolution climatique. 1 ppmv = 1 partie par million en volume; 1 ppbv = 1 partie par milliard en volume; 1 pptv = 1 partie par billion en volume.

  §  Estimations réalisées à partir des données des années 1992-93.

  *  Rythme d’accroissement du CO2 , du CH4 et du N2O calculé en moyenne sur la décennie 1984-98 ; le taux de croissance des hydrocarbures halogénés est calculé sur ces dernières années (1990 et suivantes).

  ¸ Il n’est pas possible de déterminer la durée de vie du CO2  car il est éliminé par divers processus se déroulant à des échelles de temps différentes.

  ¸¸ Déterminé en fonction des effets indirects du méthane sur sa propre durée de vie

  Tableau réalisé à partir de “Changements climatiques 1995”, Groupe de travail I du GIEC, p. 8.
 

Selon les modèles climatiques, la température globale s’élèvera de 1 à 3.5°C, d’ici à 2100. Le changement ainsi prévu est plus considérable que n’importe laquelle des modifications qu’a connu le climat au cours des 10 000 dernières années. C’est ce qui ressort de la tendance actuelle des émissions si l’on considère qu’aucune intervention ne vient limiter les émissions de gaz à effet de serre. Il existe de nombreuses incertitudes quant à l’ampleur et aux incidences de cette évolution du climat, particulièrement à l’échelon régional. Du fait de l’inertie thermique des océans, la température de surface ne réagit pas immédiatement aux émissions de gaz à effet de serre, ce qui signifie que ces changements vont durer pendant plusieurs décennies après que les concentrations de gaz dans l’atmosphère se soient stabilisées. En attendant, un faisceau d’éléments tend à prouver que le climat a vraisemblablement déjà commencé à réagir face aux émissions du passé.

L’évolution du climat va probablement avoir une incidence significative sur l’environnement mondial. De manière générale, plus l’évolution climatique sera rapide, plus grands seront les risques encourus. Le niveau moyen des mers devrait s’élever de 15 à 95 cm, d’ici à 2100, entraînant l’inondation des zones de faible altitude et d’autres catastrophes. Les zones climatiques (et, par
conséquent, les écosystèmes et les zones agricoles) devraient se déplacer vers les pôles de 150 à 550 km dans les régions de latitude moyenne. Les forêts, les déserts, les prairies, et d’autres écosystèmes non exploités par l’homme devraient être soumis à de nouvelles contraintes climatiques. En conséquence, nombre d’entre eux pourraient s’appauvrir ou se désagréger, et entraîner l’extinction d’espèces particulières.

L’humanité devra affronter de nouveaux risques et de nouvelles pressions. La sécurité alimentaire ne devrait pas être mise en danger à l’échelon planétaire, mais certaines régions peuvent connaître des insuffisances alimentaires et la famine. Les ressources en eau seront affectées par l’évolution globale de la répartition des précipitations et de l’évaporation. Les infrastructures subiront des dommages, du fait, particulièrement, de l’élévation du niveau des mers et d’intempéries d’une grande ampleur. Les activités économiques, les habitats, et la santé vont souffrir de nombreuses conséquences directes et indirectes. Face aux incidences négatives de l’évolution du climat, les pauvres et les déshérités sont les plus vulnérables.

Les hommes et les écosystèmes devront s’adapter aux futurs régimes climatiques. Les émissions passées et présentes ont déjà engagé le monde vers une certaine évolution du climat au 21e siècle. S’y adapter exigera une bonne compréhension des systèmes socio-économiques et naturels, de leur sensibilité aux changements climatiques, ainsi que de leur capacité inhérente d’adaptation. On
dispose de nombreuses stratégies permettant de s’adapter aux effets prévisibles de l’évolution climatique.

Stabiliser les concentrations atmosphériques des gaz à effet de serre suppose un effort important. Selon les tendances actuelles, l’impact climatique total de l’augmentation des niveaux de gaz à effet de serre équivaudrait à doubler les concentrations de l’ère préindustrielle de CO2 d’ici à 2030, et à au moins les tripler, d’ici à 2100. Geler les émissions globales de CO2 à leurs niveaux actuels reviendrait à repousser le doublement du CO2  à 2100; Les émissions devraient finalement tomber à moins de 30% de leurs niveaux actuels pour que leurs concentrations se stabilisent, en doublant, à un moment donné dans l’avenir. Du fait de l’expansion de l’économie mondiale et del’accroissement de la population, cela nécessitera des progrès considérables en matière d’utilisation rationnelle de l’énergie, et une évolution fondamentale dans les autres secteurs de l’économie.

On dispose  d’un grand choix de mesures propres à limiter les émissions, à court et à moyen termes. Les décideurs peuvent favoriser une utilisation plus rationnelle de l’énergie et indiquer d’autres orientations respectueuses du climat autant dans le domaine de la fourniture que de la consommation d’énergie. Les principaux consommateurs d’énergie sont essentiellement les industries, les habitations, les bureaux, les véhicules à moteur, et les exploitations agricoles. Le rendement peut être amélioré grâce à un cadre économique et législatif visant les consommateurs et les investisseurs. Ce cadre devrait encourager les mesures efficaces en termes de coût, les technologies, présentes et futures, les plus performantes, ainsi que les solutions “sans regrets” qui se justifient sur le plan économique et environnemental, quelque soit leur incidence sur l’évolution du climat. Taxes, normes juridiques, échanges de droits  d’émissions, programmes de sensibilisation, programmes axés sur le volontarisme, et suppression des subventions allant à l’encontre du but recherché, tous devraient avoir un rôle à jouer. Changer les habitudes et les modes de vie, depuis l’amélioration du plan de transports urbains jusqu’à l’extinction des lumières, a également son importance. 

D’ici 20 à 30 ans, une utilisation plus rationnelle de l’énergie permettrait de réaliser 10 à 30% d’économie par rapport aux tendances de référence, et cela, à coût nul. D’après certains chercheurs, des économies beaucoup plus considérables sont  également réalisables, pendant cette période et au-delà. Des améliorations par rapport aux données de référence peuvent être apportées
dans tous les secteurs principaux de l’économie, en se servant des connaissances actuelles et des technologies les plus performantes d’aujourd’hui. A plus long terme, il sera possible de se diriger vers une économie industrielle avec un taux d’émissions égal à zéro avec les innombrables avantages environnementaux et économiques que cela implique. 

Il est vital de réduire les incertitudes touchant à l’évolution du climat, à ses incidences, et au  coût des différentes mesures de parade. En attendant, il est nécessaire de trouver un équilibre entre les inquiétudes suscitées par les risques et les dommages encourus et les soucis de développement économique. L’attitude prudente en matière de changements climatiques consiste donc à constituer un portefeuille de mesures visant à réglementer les émissions, à s’adapter à leurs incidences, ainsi qu’à favoriser la recherche dans les domaines scientifique, technique, et socio-économique. 



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